Rendez-vous
Les 17 et 18 novembre, le salon Défi autonomie se déroule à l’Opéra de Lyon. Des colloques, ateliers et débats autour des enjeux du vieillissement sont au programme.
En ce jeudi de fin septembre, c’est l’effervescence au café Chez Daddy à la Croix-Rousse. Un petit groupe s’affaire à la préparation des décorations de la soirée country qui se tiendra le soir même. En terrasse, un autre groupe discute et joue malgré la fraîcheur automnale.
Pendant ce temps, Antonio et Jocelyne échangent, attablés, autour d’une tasse de thé. « C’est souvent comme ça. Chacun fait ce qui lui plaît mais personne ne reste seul », confie Philippe Albanel, fondateur des cafés Chez Daddy, ces cafés de quartier intergénérationnels installés à la Croix‑Rousse, Caluire-et-Cuire, Sainte-Foy-lès-Lyon et ailleurs en France.
Lutter contre l’isolement
Le café se trouve au pied d’un habitat inclusif géré par Lyon Métropole Habitat. L’établissement est le lieu d’animation de la résidence. Il est financé, tout comme le poste d’animateur, par la Métropole de Lyon, au titre de l'Aide à la vie partagée. « Je viens deux à trois fois par semaine depuis cinq ans, j’aime bien rencontrer des gens sans forcément intervenir. Je côtoie des personnes aux profils et aux parcours de vie différents » dévoile Jocelyne, 79 ans, qui vit seule dans son appartement à quelques rues. « Il y a toujours une activité plaisante. »
C’est d’ailleurs l’une des forces du lieu avec plus de 50 animations organisées chaque mois. Discuter, partager, jouer, s’instruire, chacun vient ici pour s’ouvrir au monde et lutter contre la solitude qui pèse bien souvent sur le quotidien.
Face à Jocelyne, Antonio, 62 ans, malvoyant et habitant de Tassin-la-Demi-Lune, vient nouer du lien. C’est un habitué. « Après le Covid, j’ai senti que je me désocialisais, je ne me soignais plus, je n’allais plus faire de courses. Venir ici me stimule pour rencontrer des gens et montrer que j’existe malgré mes différences. Ici, c’est un peu la bourse d’échange du savoir », traduit-il dans une image dont il est coutumier.
Dans la métropole de Lyon...
Source : UrbaLyon
- 40 % des personnes de plus de 75 ans vivent seules
- 160 000 personnes avaient plus de 70 ans en 2018
- 220 000 personnes auront plus de 70 ans en 2050
S’ouvrir aux autres
Mais si vieillir chez soi est une préférence, l’isolement est un risque. Dans la métropole de Lyon, plus de 40 % des personnes de plus de 75 ans vivent seules, selon l‘Observatoire métropolitain des solidarités. Impact sur la qualité de vie et le bien-être, conséquences sur la santé, l’isolement social rend les personnes vulnérables.
C’est justement pour lutter contre ces effets et proposer une offre adaptée aux besoins de chacun que des solutions alternatives à la vie à domicile et en établissement médico-social se développent. Résidence autonomie, résidence partagée, cohabitation intergénérationnelle solidaire, colocation, etc. L'offre s’adapte aux besoins des résidents. Parmi les nouvelles formes de logement, l’habitat inclusif apparaît comme une solution intermédiaire.
Dans ces lieux de vie, les personnes âgées ou handicapées bénéficient d’un logement privatif individuel et profitent d’espaces de vie partagée avec les autres résidents de l’immeuble. Le territoire compte 38 projets d’habitat de ce type dont 21 ont déjà ouvert. Au sein de la résidence Docteur-Yves-Leprince (Lyon 1), quatorze personnes y vivent avec une moyenne d’âge de 88 ans.
« J’apporte une veille bienveillante aux résidents, j’organise l’animation, je les accompagne en fonction de leurs besoins. Surtout nous essayons d’ouvrir le lieu et ses habitants vers l’extérieur », précise Sunny David, animatrice et référente habitat inclusif pour Habitat et humanisme soin. « Avec le temps, les résidents deviennent force de proposition. C'est l'un des objectifs de l'habitat inclusif, comme l'entraide, l'inclusion dans le quartier, le soutien à domicile ou la lutte contre l'isolement. » Signe que la cohésion et les échanges sont des moteurs dans la dynamique du bien vieillir.
Adapter son domicile
Le temps où la maison de retraite représentait le seul horizon est révolu. Le maintien à domicile des personnes âgées progresse. Pour le rendre réalisable, encore faut-il l’anticiper pour adapter son logement aux contraintes dues à l’âge.
« Souvent, nous voyons arriver les enfants de la personne âgée qui sont au bout du rouleau. Faire des travaux dans son habitat, ça fait peur et ça prend du temps. Mais il faudrait anticiper. Peu de gens savent qu’on peut bénéficier des aides pour adapter son logement dès 60 ans », précise Marie-France Mignot, coresponsable du pôle Information, conseil et accompagnement de l'association Soliha.
Près de 80 % des Français souhaitent vieillir chez eux plutôt que dans un établissement, selon un sondage Odoxa (2021). Un enjeu alors que le nombre de seniors augmente. En 2018, 160 000 personnes avaient plus de 70 ans dans la métropole de Lyon. Elles seront 220 000 en 2050, dont la moitié sera âgée de plus de 80 ans, selon l’Agence d'urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise (UrbaLyon).
Face à la dépendance, qui fait quoi ?
Services | Contact |
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Les 57 Maisons de la Métropole de Lyon (MDML) sont la porte d’entrée pour toutes les demandes. | |
Deux aides sont proposées pour financer en partie ou en totalité les frais d’hébergement en maison de retraite (ASH) ou pour financer des services à domicile (APA). | Toutes les aides |
Se lever, s’habiller, faire le ménage, les courses… Des solutions pour continuer à vivre chez soi existent. | Les services à domicile |
Le service Via Trajectoire recense l’ensemble des établissements de la métropole et propose un service pour s’y inscrire simplement. | Via Trajectoire |
Identifier les besoins et les solutions de financement des travaux à réaliser chez soi afin d'adapter un logement. |
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Formations, lieux de répit, soutien psychologique… L’association Métropole aidante vous accompagne. |
