Une évolution des modes de déplacement
Le projet de transformation de la Presqu’île de Lyon, Presqu’île à vivre, porté par la Métropole et la Ville de Lyon et Sytral Mobilités, prévoit de la faire évoluer d’ici 2030. L’ambition est de la conforter comme cœur historique et battant de la cité, mais mieux adapté aux grands enjeux de notre époque.
Une transformation qui s’accompagne notamment d’une évolution des modes de déplacement. Une question essentielle dans un centre-ville où se croisent chaque jour 545 000 personnes. En juin 2025 un nouveau plan de circulation sera mis en œuvre avec notamment la mise en place d’une zone à trafic limité (ZTL).
La ZTL, comment ça fonctionne ?
Une quinzaine de rues ont déjà été ou vont également être piétonnisées. Et la transformation s’accompagnera aussi d’un réajustement de la desserte des bus, que Sytral Mobilités a présenté ce mercredi 4 septembre.
Des flux et une concentration importants
Ce secteur est aujourd’hui l’un des mieux desservis par les transports en commun, c'est avant tout un lieu de destination et la fréquentation du réseau bus et du métro est en hausse. Sur les trois lignes fortes de bus de la Presqu'île, elle a par exemple augmenté de 10% entre 2022 et 2024. Parallèlement, les déplacements en voiture ont eux diminué de 17 % entre 2019 et 2023.
Quelques chiffres
- 39% des habitantes et habitants prennent les transports en commun pour se rendre sur la Presqu’île
- 32 lignes de bus desservent la Presqu’île dont 9 lignes C
- 31% des voyageurs du bus effectuent une correspondance avec le métro
- + de 60 000 montées et descentes de bus
- 84% de l’usage du réseau TCL en Presqu’île est lié aux métros A et D
- + de 66 000 entrées et sorties du métro à l'arrêt Bellecour un jour de semaine, 74 000 le samedi
Deux pôles multimodaux
Cette forte concentration et ces flux entraînent des conflits d’usages avec les piétons et les cyclistes notamment. La réorganisation du réseau de transports en commun permettra ainsi un meilleur partage de l’espace public. Elle sera mise en place en juin 2025 et a été conçue autour de deux pôles multimodaux repensés à Cordeliers et Bellecour.
À Bellecour, aujourd’hui, l’ensemble du pôle bus est concentré à l’est de la place. Dans le futur, les lignes seront regroupées en fonction de leur provenance géographique. Ainsi, le terminus des lignes C20, C20E et 40 sera déplacé à l’ouest de la place Bellecour, côté Saône. Sans contournement de la place Bellecour, ce nouvel itinéraire réduira leur temps de parcours. Le nouvel aménagement permettra aussi d’accueillir la Voie Lyonnaise 12 au nord de la place.
Aujourd’hui plus de 1 000 bus transitent chaque jour par le secteur Terreaux/Hôtel de ville. Avec la mise en place de la ZTL et la piétonisation de certaines rues en juin 2025, les lignes de bus majeures seront désormais déviées par la rue Grenette et les quais de Saône. Ce sont donc Les Cordeliers qui deviendront le nouveau pôle majeur pour les bus et les correspondances.
Les lignes C3, C13, C14 auront des voies réservées sur la rue Grenette et les quais de Saône et un système de priorité aux feux. Des nouveaux parcours qui devraient permettre une meilleure régularité et performance de ces lignes. La ligne C18 sera prolongée avec un nouveau terminus à Cordeliers pour permettre la correspondance avec le métro A, et un nouvel arrêt sera créé rue Grenette, côté Saône, au niveau des Terrasses de la Presqu’île. Grâce au passage en trolleybus articulés, les lignes C14 et C18 verront leur capacité augmenter de 30 %.
Une offre de proximité renforcée en coeur de Presqu'île
Pour continuer à garantir l’accès au cœur de la Presqu’île, les navettes S1, S4, S6 et S12 vont évoluer également. L’itinéraire de la S1 est maintenu et son offre confortée à partir de juin 2025 avec un bus toutes les dix minutes en heure de pointe. Le terminus de la S6 est repositionné au plus proche de l’Hôtel de ville, secteur qui enregistre 60% des montées de la ligne.
Les itinéraires des lignes S4 et S12 sont modifiés afin de renforcer la desserte du plateau de la Croix-Rousse.
La ligne 19 aura une correspondance avec les lignes C3, C13, C14 et C18 avec un nouvel arrêt « La Feuillée », quai Saint-Vincent et son terminus se situera à Saint-Paul.
La ligne 27 passera désormais par la rue Grenette puis les quais de Saône. Sa capacité est renforcée de 30 % avec des nouveaux bus.
Enfin le service OPTIBUS, transport à la demande pour les personnes présentant un handicap moteur ou visuel, s’inscrit dans la liste des ayants droit dans le cadre de la ZTL.
Des nouvelles lignes vers la Presqu'île
Au-delà du cœur Presqu’île, renforcer l’attractivité du centre-ville, c’est aussi réorganiser les lignes qui s’y rendent. Ainsi, la création de nouvelles lignes est prévue sur la rive droite du Rhône.
La C23, ligne majeure de 10 km reliera la Cité Internationale à Villeurbanne Flachet en passant par la Part-Dieu, avec une fréquence d’un bus toutes les dix minutes en heure de pointe. Une nouvelle ligne qui permettra notamment de renforcer la ligne C3 sur une partie de son trajet, ligne de bus la plus empruntée du réseau TCL. La création de la ligne C23, offrira près de 50 % de capacité supplémentaire sur la portion entre Cordeliers et Grand-Clément, avec un bus toutes les 3min30 contre 5 aujourd’hui. La C23 complètera aussi la desserte du quartier de la Perrallière à Villeurbanne en plus du prolongement de la ligne T6.
Pour renforcer les liaisons entre le plateau Nord et la Presqu’île, la ligne C5 va aussi être redessinée. Les lignes C4 et C5 vont fusionner. La nouvelle C5 reliera Jean Macé à Rillieux-la-Pape avec une fréquence de 10 minutes en heures de pointe. En complément, la ligne 59 verra le jour entre le quartier de Vancia à Rillieux-la-Pape et la Presqu’île, avec une fréquence jusqu’à 15 minutes en heure de pointe et une amplitude élargie en soirée.
À noter qu’à partir de l’été 2025 l’arrivée des nouvelles navettes fluviales sur la Saône viendra également compléter l’offre de transports en commun en Presqu’île.
Pour cette restructuration du réseau bus en Presqu'île, 60 millions d'euros ont été investis pour l'achat de nouveau matériel roulant ; le coût d'exploitation annuel supplémentaire de ce réseau bus repensé représente un engagement à hauteur d'1 million d'euros pour Sytral Mobilités.