Violences faites aux femmes : « Il faut accueillir la parole sans juger »

Le 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Des violences qui touchent des femmes de tous milieux et âges et prennent des formes multiples. On peut donc toutes et tous être au contact, de près ou de loin, avec des femmes qui subissent des violences. Comment réagir et accompagner au mieux ces femmes ? Élisabeth Liotard, directrice de l’association Viffil SOS Femmes, nous donne quelques clés.

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Je suis témoin

Comment réagir lorsqu’on est témoin de violences dans l'espace public ? 
 

Élisabeth Liotard : Il faut pouvoir signifier que ce n’est pas acceptable quelle que soit la violence. Mais il faut prendre en compte le contexte, le but n’est pas de se mettre en danger soi-même et de faire flamber encore davantage ces violences. Il ne faut pas être dans la culpabilisation : on laisse faire, on ne dit rien. Parfois, dire peut empirer les choses. Mais le sujet face à ces violences, c’est de savoir comment tous, on se sent responsables, comment on vient apporter notre soutien. S’il y a une ouverture pour intervenir ou dire à la femme que ce n’est pas normal ce qui se passe, ça peut faire la différence. 

[VIDEO] Réagir peut tout changer

Les violences ce ne sont pas que des coups, comment on peut aussi aider quelqu’un à réaliser qu’elle subit des violences ? 

E.L : Il faut aider à déconstruire, à repérer les petits signes, les petites attaques qui ne sont pas normales. Cela concerne une femme sur dix, donc on en connaît tous plusieurs. Des outils comme la page, « Je me pose des questions » sur le site de Solidarités Femmes ou le violentomètre peuvent aider à aborder le sujet. 

Télécharger le violentomètre

On se confie à moi

Comment réagir lorsqu’une personne se confie à vous sur les violences qu’elle subit ? 

E.L : L’idée est d’accueillir la parole sans juger. On pourrait avoir envie de la sauver, mais il ne faut pas faire ça. Il faut écouter, aider à déconstruire et montrer qu’on est là. On peut avoir tendance à vouloir aller trop vite quand on est autour parce qu’on est inquiet. Mais la personne a son propre cheminement, son temps à elle, et l’important, c’est de ne pas lui faire violence en la bousculant. On dit qu’il y a cinq à sept allers-retours en moyenne avant que la femme ne parte définitivement. L’entourage peut donc se retrouver dans un sentiment d’impuissance, mais aussi parfois d’agacement. 

Vers qui peut-on se tourner ? 

E.L. : On peut se faire aider en appelant le 3919 notamment ou Viffil. Nous avons justement une équipe spécifique pour l’entourage. En créant cette équipe de veille, l’idée était de se dire : on ne va pas forcément pouvoir accompagner toutes les femmes, mais on peut accompagner ceux qui accompagnent. Comment peut-on soutenir l’entourage pour qu’ils puissent continuer à être en lien avec la victime, savoir quoi lui dire et avoir un espace de parole. Si la personne ne se confie pas d’elle-même mais qu’on repère quelque chose, comment aborder le sujet et qu’est ce qui se passe une fois que c’est fait. C'est là-dessus notamment qu'on veut épauler l'entourage.  

Festival « Brisons le silence »

Comme chaque année autour du 25 novembre, l’association Filactions organise le festival « Brisons le silence » contre les violences sexistes, sexuelles et conjugales. La 21e édition se tiendra cette année du 21 au 29 novembre. 

À cette occasion, 18 événements culturels à destination du grand public, théâtre, danse, exposition, table ronde, sont organisées. 

Les 22 et 23 novembre, vous pourrez notamment participer à deux balades urbaines « Où sont les femmes ? » , déambulations dans la ville dans le but de mettre en lumière des portraits de femmes ayant marquées l’histoire sociale, politique et artistique de la région. Le 25 novembre à la MJC de Montchat, table ronde, stands et spectacle sont proposés autour de la thématique « Comment lutter contre les violences sexistes et sexuelles sans oublier personne ? »

Comme chaque année, la grande manifestation du 22 novembre, à 14 heures Place Bellecour, démarrera par le Happening des Femmes en blanc. 

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Dernière mise à jour le 12 novembre 2025
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