Que proposez-vous au cours de ces ateliers ?
Jeanne Berbagui : Je propose aux participants de reprendre goût à la cuisine et à l’alimentation à travers la notion de plaisir. Tous les deux mois, j’anime auprès d’un groupe de six à huit personnes une activité de cuisine d’une heure et demie. Avec le temps, nous avons pu affiner l’objectif de ces ateliers en misant sur la convivialité afin de lutter contre l’isolement, la valorisation du savoir-faire des résidents, ainsi que la découverte de recettes de cuisine simples et abordables. On promeut une alimentation saine, avec l’idée de manger équilibré et de saison.
Comment se déroulent ces ateliers ?
J.B. : J’ai la chance d’avoir un groupe de seniors impliqué qui attend nos rendez-vous avec impatience. À chaque atelier, j’apporte les ustensiles et les aliments pour leur redonner le plaisir de cuisiner et de s’alimenter. Et durant les phases de cuisson, nous en profitons souvent pour faire un jeu sur la thématique de l’alimentation. Nous essayons, quand c’est possible, d’utiliser les herbes aromatiques qui proviennent du petit jardin de l’établissement.
L’anecdote
Une fois par an, à l’occasion de la fête de la résidence Croizat, le petit groupe de résidents et Jeanne Berbagui concoctent un apéritif pour une centaine de personnes dans le cadre de cet atelier de cuisine.
Quand on vieillit, cuisiner n’est plus une priorité, s’alimenter peut parfois passer au deuxième plan.
Jeanne Berbagui, diététicienne‑nutritionniste
L’âge a-t-il des effets sur la manière dont les personnes s’alimentent ?
J.B. : Quand on vieillit, nos envies et nos besoins changent. Cuisiner n’est plus une priorité, s’alimenter peut parfois passer au deuxième plan et bien souvent on délaisse les protéines animales, qui sont parfois mal tolérées par les personnes âgées et dont la mastication est plus compliquée. Avec ces ateliers, nous essayons de proposer des alternatives avec des protéines végétales. Nous leur montrons des solutions pour bien s’alimenter avec de nouvelles recettes.
Quels sont les risques d'une moins bonne alimentation chez les seniors ?
J.B. : La dénutrition présente des risques pour la santé des personnes âgées et peut provoquer la perte de muscles. En retravaillant avec eux leur alimentation, on prévient aussi les chutes.
L’info en plus
Les résidences autonomie, considérées comme des habitats alternatifs, permettent aux personnes âgées de bénéficier d’un mode de vie à domicile avec accès à des services partagés (animations, jeux, ateliers…). La Métropole de Lyon participe au financement au titre de l’Aide à la vie partagée (AVP).