Une opération appelée Sécuréno’v
Pas sûr que le couple Giroud ait déjà reçu autant de monde dans leur maison de Feyzin. Avec les délégations des différentes collectivités présentes, il y avait de quoi être impressionné. Ce jour-là, mercredi 27 mars, avait été choisi de marquer symboliquement le 2000e logement sécurisé contre les risques industriels dans la Vallée de la Chimie.
L’opération appelée Sécuréno’v a pour ambition de sécuriser 5 500 habitations dans le périmètre du Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) de la Vallée de la Chimie. Ce plan, le plus important de France, se porte sur dix communes dont six sont concernées par l’obligation de mise en sécurité des riverains.
Changement des baies vitrées
Sur la commune de Feyzin, des risques d’explosions, thermiques et toxiques existent. Concrètement, certaines fenêtres de la maison du couple Giroud ont été changées. Les grandes baies vitrées du rez-de-chaussée ont été remplacées par des verres de plus de 4 centimètres d’épaisseur. « L’isolation est évidemment bien meilleure et on n’entend rien une fois les baies fermées », se réjouit Marie-Claude Giroud. « Les travaux ont duré seulement deux jours, ça n’a pas été gênant dans notre quotidien », ajoute son mari Jean-Claude.
Si ces aménagements liés à la sécurité de l’habitation ne sont pas flagrants à l’œil nu, ils n’en sont pas moins indispensables. Le montant total des travaux pour le logement des Giroud s'élève à 20 000 euros.
Les communes concernées par l’obligation de mise en sécurité des riverains
Feyzin, Irigny, Oullins-Pierre-Bénite, Saint-Fons, Solaize et Vénissieux. Les propriétaires ont l’obligation de réaliser un diagnostic de leurs logements et d’effectuer les travaux nécessaires.
Une sécurisation qui valorise l’habitation
« Nous investissons 12 millions d’euros sur cette opération. Si nous sommes heureux de mentionner le 2000e logement, je n’oublie pas que 5 477, pour être très précis, sont concernés par cet outil de protection », a réagi le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard.
Dans cette mise en sécurité, le financement est entièrement assuré par le soutien de l’État, La Métropole de Lyon, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et les industriels. « Je tiens à souligner l’investissement des industriels de la Vallée de la Chimie dans cette volonté de renforcer la sécurité », a ajouté Bruno Bernard. La préfète secrétaire générale de la Préfecture du Rhône, Vanina Nicoli, a elle aussi vanté ce dispositif : « Nous œuvrons pour améliorer la cohabitation entre les industriels et les habitants. Et il est utile de préciser que cette sécurisation n’abîme pas l’habitat. »
Pour accompagner les propriétaires dans l’obligation de cette mise en sécurité, la Métropole pilote le guichet unique Sécuréno’v qui accompagne les riverains dans leurs démarches. Les travaux peuvent aller jusqu’à 10% de la valeur du bien et dans un montant maximal de 20 000 €. Sur l'enveloppe totale, l’État finance à hauteur de 40 %, les collectivités 30 % et les industriels 30 % également.
Après les catastrophes, une loi
Les catastrophes de Feyzin (1966) ou AZF à Toulouse (2001), rappellent que certaines installations industrielles peuvent être à l’origine d’accidents mettant en jeu la vie et la santé des riverains. D’ailleurs c’est à la suite de l’explosion de l’usine AZF que la loi du 30 juillet 2003, relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages, a été adoptée. Elle renforce les actions préventives, avec donc, entre autres, la création des Plans de prévention des risques technologiques (PPRT) autour des sites Seveso comme dans la Vallée de la Chimie.