Pour Léa, Pierre-Thomas, Aurélien, Léonie, Camille ou encore Lucie, la colocation donne le sourire.
Depuis fin septembre, dans plusieurs appartements dans le quartier de Vaise, ils sont onze à avoir emménagés au sein de cette colocation inclusive et aucun ne regrette l’expérience.
C’est une nouvelle offre d’habitat inclusif qui a vu le jour sur le territoire de la métropole. Porté par l’Alged (Association lyonnaise de gestion d'établissements pour personnes déficientes), le projet fait cohabiter des personnes en situation de handicap avec des étudiants.
En tout, sur deux immeubles du quartier, ce sont donc six appartements qui sont destinés à accueillir 14 habitants dans des colocations de trois ou deux personnes, avec à chaque fois une place réservée à un étudiant. Un espace partagé de 50 mètres carrés permet l’organisation de temps collectifs.
Se choisir pour vivre ensemble
« Les personnes qui viennent habiter ici doivent être autonomes dans les actes de la vie quotidienne, savoir se faire à manger, le ménage…, car moi, je ne suis pas là tout le temps, explique Catherine Chaize, coordinatrice de l’habitat inclusif. Et ils doivent aussi être motivés pour vivre en colocation et partager la vie du groupe ».
En effet après un premier entretien, des rencontres collectives sont organisées pour voir comment la personne évolue au sein du collectif et des ateliers ont même été organisés pour que les futurs colocataires se choisissent.
Léa, Pierre-Thomas et Gladys qui vivent dans la même colocation, se sont en tout cas, bien trouvés. « Gladys, c’est elle qui prend soin de nous, Pierre-Thomas, c’est celui qui nous fait rire », confie Léa. « Je suis le clown de service », confirme-t-il.
Léa, est étudiante à Ocellia, dont le campus est situé dans le quartier, pour devenir éducatrice de jeunes enfants. À un mois de la rentrée, elle n’avait pas encore trouvé de logement, cette opportunité est donc une aubaine pour elle qui vit pour la première fois dans son propre appartement.
Solidarité à tous les étages
Les trois colocataires sont arrivés fin septembre. Ils ont donc déjà commencé à découvrir les habitudes et passions des uns des autres, « Pierre-Thomas adore le foot donc on regarde ensemble », souligne Lucie.
Mais la vie de groupe est aussi partagée à l'échelle de la résidence. En effet, des ateliers sont organisés plusieurs soirs par semaine et une sortie un samedi par mois. « Il y a des activités trois soirs par semaine, peinture, sophrologie, etc. Mais chacun vient comme il veut, car tous sont travailleurs en Esat (établissement et service d'accompagnement par le travail) à temps plein. Et ils choisissent eux-mêmes les sorties mensuelles », détaille Catherine Chaize.
Les habitants ont donc organisé une soirée Halloween en octobre et une sortie au marché de Noël la semaine dernière. « Et le signe que ça fonctionne, c’est qu’ils font des choses sans moi. Ils s’invitent. La semaine dernière, il y a eu une panne de chaudière, ils sont allés prendre des douches chez les uns chez les autres. Il y a beaucoup de solidarité dans le groupe », souligne la coordinatrice dont le poste est financé par la Métropole via l’aide à la vie partagée (AVP).
Et depuis deux mois, cette dernière n’a eu pour l’instant « aucune régulation de conflits » à gérer, preuve que l’entente semble au beau fixe entre les colocataires.