Récupérer la chaleur d’un gros industriel
Récupérer la chaleur provenant des fumées de fours de cuisson d’un gros industriel pour ensuite l’utiliser dans les réseaux de chauffage urbain de la Métropole de Lyon, ce n’est pas commun. C’est même une prouesse technique et une volonté de développer une énergie plus verte.
C’est bien cette ambition commune qui a conduit la collectivité à signer un accord emblématique public-privé avec Dalkia, filiale du groupe EDF et l’industriel historique de Vénissieux, Tokai Cobex Savoie, anciennement Péchiney. Ainsi, la chaleur récupérée sur les fours industriels permettra d’éviter le rejet de 8 000 tonnes de CO2 par an, l’équivalent des émissions de 4 500 véhicules.
« Ce partenariat est une parfaite illustration de notre engagement dans l’effort de la décarbonation de notre économie », se félicite Joseph Bertin, président de Tokai Cobex Savoie. L’énergie résiduelle qui ne sera pas absorbée par le réseau sera revendue sous forme d’électricité. Les travaux ont commencé avant une mise en service l’année prochaine.
Qu'est-ce que la chaleur de récupération ?
Également appelée chaleur fatale, elle désigne la chaleur produite par un processus dont l’objectif principal n’est pas la production d’énergie et qui est souvent gaspillée. L’enjeu est donc de capturer cette chaleur perdue et de la transporter pour en favoriser l’utilisation comme source thermique. Ces sources de chaleur sont variées, allant des fumées de fours aux équipements en cours de refroidissement.
Un potentiel sous-exploité
Si la récupération de chaleur chez les industriels est une solution idéale pour la décarbonation des réseaux de chaleur, ce potentiel reste néanmoins encore sous-exploité en France. Avec la construction d’une nouvelle chaufferie bois-énergie à Vaulx-en-Velin (2026) et l’extension du réseau de chaleur à la commune de Saint-Priest (2027), le montant de l’opération s’élève à 173 millions d’euros.
Ces deux projets, avec celui de Vénissieux, vont permettre de passer le réseau de chaleur Centre Métropole de 65 à 72 % d’énergie renouvelable et de récupération. Cette prouesse va éviter l’émission de 57 000 tonnes de CO2 supplémentaires, soit l’équivalent de 31 500 véhicules retirés de la circulation.
Ce partenariat est un bel exemple de la transmission écologique et socialement juste que nous mettons en œuvre sur la métropole.
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon.