Le logement est un enjeu majeur. Si la réponse de la cohabitation solidaire soutenue par la Métropole de Lyon n’est pas suffisante pour enrayer les difficultés à se loger, elle est une initiative qui mérite d’être connue.
Le sujet est crucial. Chez les plus de 60 ans, trois personnes sur quatre ont une chambre de disponible. La colocation solidaire répond à des besoins sociaux, en plus de créer du lien. C’est un levier qui s’ajoute aux politiques d’accès au logement que nous mettons en œuvre sur l’ensemble du territoire.
Bruno Bernard
président de la Métropole de Lyon
Le principe est simple, à savoir mettre une chambre libre chez soi pour une personne en recherche de logement. La Métropole de Lyon soutient et accompagne deux associations qui travaillent au quotidien à des solutions d’habitat : Le Pari solidaire et Tim & Colette.
Cette cohabitation, encadrée par un contrat et une charte, propose deux options. La formule conviviale pour une durée de un à douze mois renouvelable, avec une participation financière de 350 euros par mois. La formule solidaire, sur la même durée, est basée sur l’échange et l’entraide, avec une participation financière de l’accueilli plafonnée à 100 euros par mois. Dans ce cas-là, l’échange prévoit une présence bienveillante pour discuter, partager certains repas tout en apportant de l’aide de temps à autre.
Pour mieux comprendre le défi, il suffit d’avancer quelques chiffres. Sur un millier de demandes dans les deux associations, seulement 180 personnes ont pu être logées.
Accueillir sans attendre en retour
Agnès est retraitée de l’enseignement : « Je suis seule dans ma maison et je suis active auprès d’associations. Cette cohabitation m’apporte beaucoup. On partage des modes de vie différents, c’est très enrichissant. Je suis un peu leur grand-mère, certains continuent de m’appeler mamie Agnès. C’est accueillir sans rien attendre en retour avec une profonde confiance. Le frein, c’est la peur de l’autre. Je peux le dire, ce n’est que du bénéfice pour moi. »
En face, Bastien, 24 ans, apporte sa version, celle de l’accueilli : « J’habite chez quelqu’un depuis deux ans. Quand je suis arrivé à Lyon c’était la course au logement. C’est quand même plus sympa de rentrer chez soi et de pouvoir raconter sa journée plutôt que d’être seul. »
Selon les données de l’Inse (Institut national de la statistique et des études économiques), 11,5 % des logements de la métropole seraient en situation de sous-peuplement.