La Société protectrice des végétaux offre une seconde vie aux plantes

À deux pas du métro Gare d’Oullins, la Société protectrice des végétaux récupère, répare et revend des plantes. Une façon de démontrer que le recyclage, le réemploi et la lutte contre le gaspillage s’appliquent aussi au végétal.

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Stars du moment un peu partout dans les jardineries du territoire, ici les sapins de Noël ont déjà un nom, une histoire et un vécu, y compris au sein de certains foyers de la métropole. Chaque année, la Société protectrice des végétaux propose de louer son sapin, et la saison des fêtes passée, elle le récupère en espérant le maintenir en vie jusqu’à l’année suivante. Les plus chanceux peuvent donc espérer relouer un sapin déjà familier. 

Activité phare du moment, la location de sapins n’est qu’une petite partie de ce que propose la Société protectrice des végétaux. Depuis deux ans, la SPV s’est notamment installée juste à côté de la Maison du projet à deux pas du métro Gare d’Oullins, sur un terrain de 900 mètres carrés inoccupé qui fait partie du futur projet urbain de la Saulaie. Car s’implanter dans des lieux en mutation, c’est dans l’ADN de la SPV. 

Un végétal pas toujours vertueux

À l’origine du projet, on retrouve Nicolas Talliu. Architecte du paysage de formation, le travail sur le terrain lui manque et son parcours professionnel le mène donc notamment à la conduite de travaux ou en tant que conseiller en plantes d’intérieur et d’extérieur. 

Des expériences qui lui permettent de faire différents constats sur notre rapport au végétal. « Tu te rends compte dans la réalité que ça coûte souvent moins cher d’enlever les hortensias qui vont te gêner et en remettre ensuite que de conserver. Mais l’impact écologique lui n’est pas le même », explique-t-il. 

En travaillant auprès des consommateurs, il s’aperçoit aussi de la méconnaissance qui peut exister autour du végétal. « Une plante, dans l’esprit des gens, c’est forcément écologique, mais ce n’est pas le cas. Le poids du transport, notamment, peut être énorme. Le végétal aussi peut avoir un impact négatif sur l’environnement. Lorsqu’on abat quatre arbustes, personne ne considère qu’il y a un déchet, à tort. » 

Réparer plutôt que jeter

Nicolas Talliu cherche donc des solutions et il va décider de racheter auprès des pépiniéristes et de grossistes des plantes qu’ils ne sont pas en capacité de vendre et qui sont normalement destinées à être jetées. Au sein de la SPV, il les revend donc à des particuliers et à des professionnels. Les visiteurs, peuvent aussi venir déposer des plantes. « L’objectif pour moi, c’est qu’ils repartent avec », souligne Nicolas. 

De la même manière qu’on incite de plus en plus à réparer ou à privilégier la seconde main pour n’importe quel objet, le fondateur de la SPV espère qu’on puisse de plus en plus avoir le même réflexe pour les plantes. 

Le tout premier service proposé par la SPV était d’ailleurs le gardiennage de plantes. Une manière de responsabiliser les personnes vis-à-vis de leur végétal. Plutôt que de les laisser mourir l’été, elles les amènent à la SPV qui va faire du plante-sitting le temps des vacances. 

Nous ne faisons pas juste de la vente, mais aussi de la pédagogie. On raconte l’histoire de la plante, on explique les conseils d’entretien. L’objectif est de former les personnes à faire eux-mêmes, pour qu’elles puissent refaire et avoir un impact plus fort.

Nicolas Talliu, fondateur de la SPV

La SPV tire aussi partie de la parcelle sur laquelle elle est implantée pour pousser cette sensibilisation au travers d’ateliers. « Je fais appel à des associations pour montrer comment on peut aménager un jardin de façon écologique », détaille Nicolas Talliu. Haie sèche, prairie, friche, pierrier pour les reptiles, pailles pour les hérissons, bassins, composteurs partagés… La parcelle a été aménagée au cours de chantiers participatifs, menés avec des associations. 

Un inventaire sur les chantiers

La SPV intervient aussi sur des travaux, car dès qu’il y a des chantiers, des plantes sont amenées à partir à la poubelle. « Nous allons réaliser un diagnostic pour évaluer : la valeur sociale d’une plante, par exemple des arbres qui sont sur le trottoir depuis 40 ans, la valeur écologique, la plante est-elle adaptée au réchauffement climatique, est-elle utile pour les animaux etc, et la valeur économique, est-ce plus cher de la racheter plutôt que de la mettre de côté le temps du chantier et la remettre après ». 

Après avoir répertorié l’ensemble des plantes sur un site et déterminé sur lesquelles l’effort va se porter, trois solutions sont possibles : la SPV va récupérer les plantes et les revendre, les donner aux habitants ou les conserver pour les réimplanter à la fin du chantier. D’où l’intérêt pour la SPV d’être installée au cœur d’un territoire en mutation. 

L’objectif est aussi de faire du lien entre les habitants, ceux qui sont déjà là, ceux qui vont arriver. Au-delà des ateliers organisés ici, la SPV a donc aussi vocation à organiser des événements : marchés de Noël, de plantes, fête de la musique. « À chaque fois, on va mettre en avant le local et l’artisanat », détaille Nicolas Talliu. 

L’année passée ayant été difficile pour la SPV au niveau comptable, la partie animation et événementielle a malheureusement dû être mise en pause. Mais Nicolas espère pouvoir relancer rapidement cette branche de son activité qui fait partie intégrante du projet et de la raison d’être de la SPV.

Horaires

Les mercredis, vendredis et samedis : 10h30-18h30

7 avenue Edmond Locard
69600 Oullins-Pierre-Bénite

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