Comment la Métropole encourage une agriculture locale

Enjeu de santé publique, l’accès à une alimentation de qualité pour les habitants de la métropole suppose la structuration d’une filière agricole durable et de proximité. Avec dix millions d’euros investis entre 2020 et 2026, l’agriculture locale en faveur d’une alimentation saine et accessible s’affiche comme un engagement de la Métropole de Lyon.

  • Alimentation

Soutenir et développer l’agriculture locale

« Pourquoi acheter des produits qui viennent de loin alors que le territoire est en capacité de produire localement une large partie des besoins des consommateurs ? », interroge Véronique Zuber, agricultrice à Charly. Aujourd’hui, la production agricole locale représente 4,6 % du contenu des assiettes des Grands Lyonnais, quand le territoire métropolitain, élargi dans un rayon de 50 kilomètres, est en capacité de répondre à 93 % des besoins. Autant dire que la marge de manœuvre est là.

À cet égard, la Métropole de Lyon mobilise sur le mandat dix millions d’euros – quatre fois plus que le mandat précédent – pour soutenir et développer l’agriculture locale. Avec l’objectif d’accompagner la création et le développement des exploitations engagées dans un projet d’agriculture de proximité et durable.

« La Métropole de Lyon joue un vrai rôle de soutien pour nos activités, qui sont loin d’être lucratives et sont lourdes en investissement », loue Anne-Laure Davy, productrice maraîchère et arboricole à Collonges-au-Mont-d’Or depuis 2020. Située en zone périurbaine naturelle et agricole protégée (les zones Penap permettent de pérenniser la destination agricole des terres concernées), elle a notamment pu bénéficier d’aides pour le défrichage des parcelles et pour financer des équipements comme des serres ou des systèmes d’irrigation.

Soutien au bio

Un sérieux coup de pouce qui se traduit aussi dans le soutien à l’agriculture biologique. « Ça soulage la prise de risque et ça nous conforte dans notre démarche », assure Anne-Laure Davy.

Un plan d’aide à l’agriculture biologique a été voté en septembre 2023. Il vise à maintenir les exploitations agricoles en bio et accompagner l’installation de nouveaux exploitants notamment via l’espace test agricole qui a ouvert à l’automne à Vaulx-en-Velin. 19 % des surfaces agricoles du territoire métropolitain sont aujourd’hui cultivées en bio par 70 agriculteurs. Avec l’ambition pour la Métropole d’atteindre 25 % de la surface agricole cultivée en bio d’ici 2026.

Un accompagnement à l’installation dont a pu bénéficier Véronique Zuber lorsqu’elle s’est installée à Charly en 2021 où elle exploite trois hectares en zone Penap. Alors qu’elle s’attache à cultiver en bio une large gamme de légumes, elle a fait construire un bâtiment d’exploitation et de stockage sur son terrain : 300 000 euros d’investissement dont près d’un tiers est financé par la Métropole de Lyon et les fonds européens.

Elle a également investi dans l’achat d’un véhicule électrique pour ses livraisons. Là aussi, le soutien de la collectivité s’est révélé indispensable à la montée en puissance de l’activité.

En chiffres : l'agriculture dans la métropole de Lyon

  • 10 millions d'euros investis dans la politique agricole entre 2021 et 2026
  • 230 agriculteurs installés sur le territoire
  • 19 % de surface agricoles du territoire sont cultivées en bio

Circuits courts, proximité et pédagogie

Mais de la graine à l’assiette, encore faut-il vendre. Vente directe, marchés, AMAP (distribution entre un agriculteur et un groupe de consommateurs), épiceries, magasins de producteurs : les débouchés de proximité existent. Si Véronique Zuber a choisi de vendre sa production sur le marché du cours Émile-Zola de Villeurbanne une fois par semaine, Emmanuelle et Vincent Perra de la Chèvre’rit de Dardilly, un élevage de chèvres laitières, vendent à plus de 70 % directement depuis leur ferme.

« La majorité de nos clients sont des particuliers, le reste étant vendu à des épiceries ou magasins de producteurs », note Emmanuelle Perra, qui explique « mieux valoriser sa production ainsi ». Le développement des circuits courts figure d’ailleurs comme l’un des axes de la politique portée par la Métropole. Plusieurs dispositifs de soutien à la chaîne de distribution existent.

Nous accompagnons les agriculteurs pour développer une alimentation saine et durable tournée vers les circuits courts.

Jérémy Camus,
vice-président délégué à l’Agriculture, l’alimentation et la résilience du territoire.

De même, l’accompagnement des agriculteurs passe aussi par le choix de la collectivité de pousser une alimentation durable et de proximité au sein des cantines des collèges dont elle a la compétence. C'est le cas par exemple au sein du collège Gilbert Chabroux de Villeurbanne. Ainsi, à horizon 2026, les cantines devront s’approvisionner en totalité en produits bios pour les fruits et légumes.

Un plan plus ambitieux que ce qu’impose la loi. Cet engagement sur la restauration collective répond aussi à un enjeu d’éducation auprès des plus jeunes: « Il y a un gros boulot de sensibilisation des jeunes générations qui ont perdu ce lien avec la nature », alerte Anne-Laure Davy. En témoignent les différentes initiatives menées notamment auprès des collégiens dans les cantines pour sensibiliser au bien-manger, ou le développement de projets en agriculture urbaine qui poussent dans les villes.

Anticiper l’avenir

Sur le plateau de Moyrand-Charézieux dans l’Ouest lyonnais, Anne-Laure Davy s’est installée, aux côtés de trois autres agriculteurs, grâce aux aides de la Métropole liées à la préservation des terres agricoles. « Le renouveau des terrains sur le plateau date de 2017, après avoir été laissés à l’abandon. C’est chouette de voir cette zone revivre et être pérennisée », note-t-elle, ajoutant que « le combat sur la préservation des terres agricoles est loin d’être gagné ».

Cette question de la pérennisation des activités agricoles trouve également un écho au sud de la métropole. Sur ce territoire, la transmission des exploitations fait figure d’épouvantail  : en 2020, 63 % des agriculteurs de cette zone avaient plus de 50 ans. D’où l’intérêt d’anticiper la suite. « C’est un sujet de réflexion et de dilemmes », avance Véronique Zuber qui songe à trouver un associé pour former un groupement. Un enjeu majeur de transmission pour les 230 agriculteurs mais aussi pour la Métropole. Quoi de mieux alors que de miser sur les producteurs locaux pour y parvenir.

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Dernière mise à jour le 24 juin 2025
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