Le Projet Alimentaire du Territoire Lyonnais (PATLY)

La stratégie alimentaire métropolitaine est d'aller vers un système alimentaire plus durable, inclusif et résilient.

Contexte et enjeux

La Métropole de Lyon se donne pour ambition de renforcer la résilience et la justice alimentaires sur son territoire. L’objectif est double, en augmentant l’autonomie alimentaire du territoire, mais aussi en favorisant l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous.

Notre système agricole et alimentaire est confronté à de nombreuses menaces (changement climatique, épuisement des énergies fossiles, instabilité économique et financière, dégradation et artificialisation des sols, effondrement de la biodiversité sauvage et cultivée…). La préservation des ressources naturelles du territoire se pose comme un enjeu majeur pour garantir un système alimentaire durable et résilient.

Aujourd’hui, la part des produits agricoles locaux étendu à un rayon de 50 km ne représente que 4,6 % de l’alimentation des habitants du territoire métropolitain. Cette faible autonomie rend le territoire vulnérable en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement.

Pourtant, ce même territoire pourrait permettre de couvrir 93 % de la consommation alimentaire de ses habitants, en s’appuyant sur la richesse et la diversité des productions locales qui sont majoritairement exportés vers des filières longues.

À l’échelle métropolitaine, un tiers des ménages estime ne pas avoir les moyens de s’alimenter correctement, et 15 % déclarent ne pas toujours manger à leur faim. Lutter contre la précarité alimentaire et permettre l’accès de toutes et tous à une alimentation saine est donc un autre enjeu majeur. 

Face à ces constats, il est essentiel de :

  • maintenir des exploitations agricoles viables et engagées sur le territoire ;
  • soutenir les filières de proximité, du producteur au consommateur en coopérant avec les territoires voisins ;
  • proposer une alimentation soutenable, locale, accessible, et répondant à la diversité des besoins des habitants ;
  • accompagner l’évolution des pratiques alimentaires des Grands Lyonnais pour la santé et la transition écologique.

Une stratégie et un plan d'actions de la Métropole à travers le PATLy

Pour relever ces défis, la Métropole de Lyon a adopté une stratégie alimentaire le 24 juin 2019 (délibération du Conseil n°2019-3625), puis une politique agricole le 21 juin 2021 (délibération du Conseil n°2021-0600).

Elle a élaboré avec ses partenaires un plan d’actions ambitieux qui traduit ces stratégies agricole et alimentaire en actions opérationnelles : le Projet Alimentaire du Territoire Lyonnais (PATLy).

Le PATLy a été construit sur la base d’une concertation qui a mobilisé plus de 150 acteurs du territoire. Sa gouvernance est organisée au travers du Conseil de l’Alimentation du territoire lyonnais, qui offre un cadre de suivi de l’avancement du projet, veille à la cohérence globale avec le plan d’actions et participe à son évaluation. Il est aussi un espace d’échanges et de rencontres, afin de suivre l’évolution des besoins du territoire, faciliter la mise en œuvre des actions, favoriser les synergies et envisager collectivement les perspectives de collaborations. Le travail partenarial se poursuit également à travers les groupes thématiques dédiés à la restauration collective, aux filières alimentaires de proximité, à la justice alimentaire et à l’accompagnement au changement des habitants.

L’inter-PAT, groupe d’échanges composé d’élus et de techniciens en charge des stratégies agricoles et alimentaires des collectivités dans un rayon de 50 km autour de Lyon (38 EPCI, dont 16 porteurs de PAT, et 4 départements), favorise l’interconnaissance, le partage d’expériences et la coopération entre territoires voisins autour de projets agricoles et alimentaires. Ces mêmes territoires se réunissent également dans un format « table de coopération alimentation » animé par l’Agence d’urbanisme de l'aire métropolitaine lyonnaise.

Les axes d’actions de la Métropole de Lyon

Le PATLy et se décline à travers cinq axes d’actions.

La politique agricole se donne pour objectifs de faire du capital naturel agricole un bien commun métropolitain et de progresser vers une agriculture durable de proximité, à travers quatre leviers d’action :

  • Préserver et gérer durablement les terres agricoles ;
  • Augmenter la population agricole et faciliter l’installation et la transmission ;
  • Accompagner le développement de l’agroécologie et l’agriculture biologique ;
  • Développer une agriculture nourricière tournée vers les circuits courts et de proximité.

Aujourd'hui, 68 % des produits valorisés par l’industrie agro-alimentaire locale et 95 % de ceux valorisés par l’hôtellerie-restauration sont importés. La Métropole souhaite contribuer à la structuration des filières alimentaires locales, notamment en favorisant l’implantation locale des outils de transformation, ainsi que la mise en réseau et le développement des acteurs économiques.

Accompagner la pérennisation et le développement d’outils de transformation territorialisés

Pérenniser et développer des ateliers de transformation ajoute de la valeur aux produits locaux, stimule le développement économique, renforce les filières locales et durables, et crée de l’emploi. Des programmes de soutien (FEADER 2023-2027, l’AAP Transition écologique des entreprises de la Métropole ou encore le Fonds d’Amorçage Industriel Métropolitain) co-financent les investissements nécessaires pour des projets comme, par exemple, celui du soutien à l’abattoir de Saint-Romain-de-Popey.

Faciliter la rencontre entre l’offre locale et la demande

Il s’agit de créer des liens et de développer de nouvelles opportunités de vente entre les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les restaurateurs locaux afin d’augmenter in fine le nombre des partenariats commerciaux pérennes. Le soutien de plateformes intermédiaires, la mise à disposition d’annuaires et l'organisation d’évènements professionnels permettent de faciliter les rencontres entre l’offre et la demande. C’est dans cette perspective qu’est par exemple organisé tous les deux ans le Salon biolocal, évènement professionnel dédié à l’approvisionnement bio et local, porté par Agribio Rhône & Loire et le Cluster bio et soutenu par la Métropole de Lyon. 

Proposer des programmes de développement pour les acteurs économiques alimentaires

La Métropole accompagne des porteurs de projets dans le domaine de l’alimentation pour leur permettre de s’implanter durablement, et d’œuvrer à une transition alimentaire, écologique et juste. Elle s’appuie pour cela sur de nombreux acteurs du territoire proposant des programmes d’incubation, accélération de projet, consolidation ou croissance de projet. La Métropole de Lyon a créé  LYVE, plateforme collaborative visant à faciliter la vie des entrepreneurs et le développement de leurs entreprises.  Le programme Développement s’adresse spécifiquement aux entreprises sociales déjà implantées sur le territoire et qui souhaitent renforcer leur activité et leur modèle économique. Ce programme organisé sur neuf mois par Ronalpia, Alter Incub et le GRAP, combine ateliers collectifs avec des échanges entre pairs et accompagnement individuel sur mesure. Il propose un parcours dédié aux entreprises de l’alimentation.

Optimiser la logistique alimentaire pour les circuits de proximité.

L’optimisation de la logistique alimentaire pour les circuits de proximité peut constituer un levier fort pour favoriser l’approvisionnement en produits locaux et créer ainsi de nouveaux débouchés. C’est la dynamique dans laquelle s’inscrit la plateforme logistique de Saint-Martin-en-Haut, construite par la coopérative AlterConso ouverte en 2025 et soutenue par la Métropole de Lyon. Elle permet d’éviter 90 000 km de trajets par an et d’approvisionner plus de 1 500 familles chaque semaine en produits locaux.

Les référents Métropole, acteurs et partenaires

  • DEEE : Service Agriculture-Alimentation
  • DATE : Services filière de la transition, Transformation durable des entreprises, Nouveaux modèles entreprenariaux
  • DVRTI : Service Marketing Promotion

  • DIRMOB : Services Développement des services de mobilités

  • Régie de l’eau

  • Chambre d’agriculture du Rhône, Agribio Rhône Loire, Cluster Bio, GRAP, Ronalpia, Alterincub, ARIA, ARAG, Ici AgriFood, Lyon Pacte PME, ISARA, Ville de Lyon, Région AURA.

La restauration collective a une capacité d’impact majeure sur l’agriculture et l’alimentation. En effet sur le territoire métropolitain, ce sont 200 000 repas quotidiens qui sont servis dans les écoles des 58 communes, les collèges de la Métropole, les lycées de la Région, les cantines du CROUS, les établissements médico-sociaux, le restaurant inter-administratif de l’État…

Favoriser la mise en réseau et la coopération territoriale en restauration collective

La Métropole de Lyon accompagne la transition de la restauration collective municipale en animant un réseau destiné aux communes, nommé « Tablées collectives », qui favorise le partage d’expériences et la création de projets de coopération ou de mutualisation à l’échelle du territoire. Le groupe de travail « Transition inox » de ce réseau a par exemple facilité le développement d’un groupement de commande entre Villeurbanne, Vénissieux et Saint-Priest pour mise en commun de leur besoin de lavage externalisé des contenants réemployables.

Introduire des produits frais, bio et locaux et développer la cuisine faite-maison et végétarienne

Dans les restaurants collectifs du territoire, La loi EGAlim exige un approvisionnement dont 50 % des achats portent un label de qualité, dont 20 % de bio. En 2023, sur les 191 cantines du territoire ayant télédéclaré sur la plateforme ma-cantine.gouv, 23 % atteignent l’objectif EGAlim, témoignant d’une réelle dynamique. De nombreuses communes ont mis en place des actions fortes pour atteindre un approvisionnement de qualité, telles que Villeurbanne dont la cuisine centrale propose déjà en 2024, 47 % de produits EGAlim, et la Ville de Lyon, dont la commission tripartite dans le cadre du marché de délégation de sa cuisine centrale permet une gestion transparente de l’approvisionnement et favorise le bio local.

Dans la restauration collective métropolitaine (collèges, restaurant administratif et prestations traiteur). Entre 2020 et 2025, l’approvisionnement des cantines des collèges du territoire a évolué de 5 % à plus de 50 % de produits biologiques en volume d’achat. Pour y contribuer directement, la Métropole de Lyon a innové avec la création d’une ferme urbaine métropolitaine. Sur quatre hectares situés à Chassieu, 50 tonnes de légumes seront cultivées en bio pour alimenter les cantines des collèges.

Réduire et valoriser les déchets et lutter contre le gaspillage alimentaire

La démarche s’inscrit dans les objectifs du Schéma directeur déchet 2030 et du Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés. La réduction des déchets alimentaires et l’accompagnement des professionnels et des administrations à la réduction et au tri font partie des axes clefs de la politique publique de prévention et de gestion des déchets du mandat, avec l’objectif de réduire de 25 % la production de déchets ménagers et assimilés (DMA) par an et par habitant et de diminuer de 50% la quantité incinérée de déchets ménagers et assimilés collectés par la Métropole. Dans cette dynamique, plusieurs acteurs collectent et valorisent des déchets alimentaires en Rhône-Alpes, y compris dans les cantines métropolitaines, et mènent des actions de sensibilisation en restauration scolaire.

Communiquer auprès des utilisateurs de la restauration collective et accompagner les changements de comportements alimentaires

Les actions menées par la restauration collective en faveur d’une alimentation responsable doivent être explicitées et valorisées auprès de leurs convives, dans l’objectif d’accompagner un changement de leurs habitudes alimentaires vers des choix plus sains et durables. Par ailleurs grâce à cette sensibilisation aux enjeux de l’alimentation, les repas servis pourront être davantage appréciés et des évolutions  vers des choix plus durables pourront se développer. C’est l’objectif du programme Nourrir l’Avenir, mis en place depuis juin 2023 dans seize collèges du territoire.

Sur le territoire métropolitain, 220 500 personnes vivent sous le seuil pauvreté. Il s’agit d’un résident sur six, et principalement des jeunes. Le budget est le frein majeur des personnes vulnérables à la précarité alimentaire. Remédier à la faim implique de trouver des calories au coût le plus bas, ce qui oriente vers des aliments nutritionnellement défavorables à la santé. 

Améliorer l’accessibilité financière de l’alimentation, notamment saine, durable et choisie, constitue donc un levier pour agir sur la qualité alimentaire des foyers les plus modestes. La Métropole accompagne une expérimentation de caisse alimentaire, mise en place dans le 8ème arrondissement de Lyon. 110 foyers volontaires, soit 270 personnes cotisent aujourd’hui dans une caisse commune selon leurs moyens, et reçoivent une somme mensuelle leur permettant d’acheter des produits alimentaires de qualité dans un réseau de points de vente partenaires conventionnés.

Structurer l’offre alimentaire et les points de distribution accessibles

L’accessibilité à une alimentation saine et durable est également dépendante des lieux de consommation existants dans l’environnement proche de chaque ménage. Un deuxième levier consiste à structurer et développer des points de distribution accessibles à toutes et tous sur l'ensemble du territoire. Le Guide “PANIER GARNI, pour bien manger avec un budget serré” développé par le CCAS de la Ville de Lyon en partenariat avec la Métropole, les acteurs de l’aide alimentaire et de l’ESS, accompagne par exemple les consommateurs à trouver bonnes adresses et bons plans pour se nourrir sans trop dépenser.

Renforcer les pouvoirs d’agir

L’accessibilité inclut également des dimensions sociales, cognitives, psychologiques, culturelles. Elle s’appuie sur des habitudes, des pratiques ancrées dans le quotidien des mangeurs. Par « pouvoir d’agir », on entend la possibilité pour les citoyens d’être acteur du changement de leurs pratiques.

De nombreux acteurs œuvrent sur les questions d’accès à l’alimentation pour tous sur le territoire de la Métropole de Lyon et proposent des solutions diverses aux personnes en situation de précarité (aides financières ponctuelles, aide alimentaire d’urgence, accès à des points de distribution avec des tarifications sociales, mise à disposition de matériel et d’animation autour de la cuisine, etc). Plus de 60 structures principalement associatives et CCAS se mobilisent ainsi au quotidien. Le PATLy réunit ces acteurs dans un groupe thématique dédié à la justice alimentaire coanimé avec les services compétents de l’Etat. 
Dans le cadre du Projet métropolitain des solidarités, la Métropole subventionne différentes initiatives associatives, notamment via le Pacte Métropolitain des Solidarité et l’appel à projet « développement social et médico-social ».

Les référents Métropole, acteurs et partenaires

  • DEEE : Service agriculture-alimentation ;
  • DDSMS : Service Développement social ;
  • DATE : Service Nouveaux modèles entrepreneuriaux ;
  • DEETS, Banque Alimentaire du Rhône, UDCCAS, CCAS de Lyon, CCAS de Villeurbanne, Croix-Rouge française, Les Restos du cœur Secours Catholique, Secours Populaire, VRAC Lyon Métropole, GESRA, Territoire à vivreS, Habitat et Humanisme, Récup et Gamelles, Le Faitout Le Mas - L'Archipel, Les Petites Cantines, SOLAAL AURA, Terre de Milpa, Soliguide, Jardin de Cogagne, Département du Rhône…

Les deux tiers des habitants du territoire métropolitain se disent préoccupés par la présence de pesticides ou d’additifs dans leur alimentation. Il est important de sensibiliser les habitants à l’importance et à l’impact de leurs choix alimentaires, et de les accompagner à les faire évoluer. 

Communiquer et mobiliser l’outil événementiel

Chaque année, plusieurs événements se tiennent sur le territoire en lien avec les thématiques agricole et alimentaire. Depuis 2024, la Métropole de Lyon organise annuellement en octobre le MIAM Festival, en partenariat avec les acteurs locaux. Gratuit et ouvert à tous, cet évènement veut sensibiliser aux enjeux de l’alimentation durable en mettant en lumière les initiatives locales. Grâce à l’engagement de nombreux partenaires, l’édition 2024 a proposé plus de 200 animations, valorisant l’agriculture de proximité, les circuits courts, l’approvisionnement bio et local, et la cuisine faite-maison.
En parallèle des évènements, des outils accompagnent le grand public dans l’évolution de ses pratiques : le guide Envie de Manger bio, local et de saison, la carte Manger local de la Métropole, la carte de Bellebouffe, le guide des bonnes adresses Rhône & Loire d’Agribio…

Impliquer et faire participer les publics scolaires dans des programmes de sensibilisation et des expériences de démocratie alimentaire

De nombreux acteurs du territoire sont mobilisés pour sensibiliser les écoliers et les collégiens aux enjeux de l’alimentation. C’est le cas du Réseau Marguerite, qui accompagne enseignants et collégiens à coconstruire des projets concrets d’éducation agri-alimentaire. Ces temps à destination des publics scolaires constituent un levier essentiel pour accompagner dès le plus jeune âge vers des pratiques vertueuses.

Développer des actions vers et avec l’ensemble des mangeurs

Il s’agit d’offrir un espace dédié à des activités ouvertes sur leur quartier, à destination principale des habitants proches, et d’y animer des temps suscitant les rencontres. Le lieu peut avoir un support physique, mais peut également être exclusivement symbolique et s’emparer d’espaces différents, notamment publics. Les actions doivent être à destination de tous publics dans l’objectif d’une implication accrue des mangeurs dans le sujet de l’alimentation. Par exemple, la cuisine mobile de l’association La Légumerie lui permet de mettre en place des projets participatifs, des ateliers cuisine et des cantines solidaires, qui favorisent la réappropriation des savoirs alimentaires et le lien social.

Coordonner et outiller les acteurs locaux

Il s’agit de favoriser l’interconnaissance et la coopération entre les acteurs locaux du changement de comportement alimentaire des habitants. Par exemple, la Métropole anime un Groupe de Travail autour de l’accompagnement au changement de pratique alimentaire réunissant une vingtaine d’associations locales. Ce groupe de travail se réunit une à deux fois par an, en lien avec le Plan d’accompagnement à la Transition et à la Résilience.

Les référents Métropole, acteurs et partenaires

  • DEEE : Service agriculture-alimentation et service Transition et Résilience ;
  • DE : Service des actions éducatives ;
  • DIRCOM : Service Visibilité et Événementiel ;
  • ANCIELA, Atelier des saisons, Bellebouffe, FCSR, Ferme de la Croix Rousse, Ferme de l'Abbé Rozier, Football Ecologie France, Graines urbaines, La Légumerie, Le Passe Jardin, Potinambour, Récup&Gamelles, Réseau Marguerite, The Greener Good…

Cadre de vie

Espaces publics et naturels, aménagement de la ville, déplacements ou encore logement... La Métropole de Lyon agit pour construire et préserver un cadre de vie agréable pour ses habitants.
Dernière mise à jour le 26 juin 2025
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