Les jeunes pousses sont un terreau d’avenir
Et ce n’est pas Emmanuelle Gharbi, 38 ans, qui dira le contraire. Elle intègre avec deux autres porteurs de projet, Sébastien Cailliau et Marius Muzas, la première promotion de l’espace test agricole lancé par la Métropole de Lyon.
Ancienne communicante, Emmanuelle Gharbi a saisi le virage de la reconversion en 2020. Intéressée par les enjeux climatiques et écologiques, elle passe le cap et se forme à Écully. Avec son brevet professionnel responsable d’entreprise agricole, elle a travaillé ensuite comme encadrante technique au sein du chantier d’insertion Le paysan urbain à Saint-Priest pendant trois ans. « Ce job m’a permis d’apprendre tout en transmettant mes connaissances. » Mais son plan de reconversion va plus loin avec le désir de se lancer à son compte. Un avenir qu’elle imagine sur le mode collectif.
L’agriculture en solitaire n’est pas simple et l’idée de partager un projet de maraîchage biologique à plusieurs fait sens
Emmanuelle Gharbi,
agricultrice incubé au sein de l'espace test agricole.
Favoriser la transmission des exploitations
Pour assurer les fondations, Emmanuelle Gharbi bénéficiera pendant deux à trois ans d’un coup de pouce au sein de cet incubateur. « Il n’en existe qu’une petite vingtaine en France. Cet espace test a pour objectif d’accompagner les exploitants agricoles en maraîchage biologique dans leur projet de création », résume Mewan Melguen, responsable d’exploitation agricole à la Métropole de Lyon, qui coordonne l’espace.
Chaque entrepreneur bénéficie d’espaces communs (base de vie, hangars, stockage…), d’un hectare de terrain avec des serres pour produire et d’un hectare pouvant être mutualisé. « On leur loue le bâti, le foncier et le matériel pour démarrer dans de bonnes conditions et éprouver leur modèle. À eux de trouver leurs circuits de commercialisation », soutient-il. Entre 15 et 30 % de leur récolte sera destinée à la restauration collective.
« C’est une manière de sécuriser les débuts pour trouver d’autres débouchés », complète Emmanuelle Gharbi, qui pourra compter aussi sur l’accompagnement du réseau de promotion agricole ADDEAR et l’association de producteurs biologiques Agribio.
Avec en ligne de mire pour la Métropole de Lyon, le souhait de répondre au défi de la transmission des exploitations agricoles. « D’ici à dix ans, la moitié des agriculteurs du territoire partiront à la retraite sans trouver de repreneurs », alerte Mewan Melguen. Un double intérêt, porteur de sens, pour assurer la relève.

L'incubateur agricole en chiffres
- 6 hectares de foncier
- 1,7 million d'euros investis par la Métropole de Lyon
- 2 à 3 projets d'incubation au sein de l'espace test agricole