Il fut un temps où les habitantes et habitants se baignaient librement dans le Rhône et la Saône. Une époque depuis longtemps révolue. Depuis le début des années 2000, près de 50 % des communes appliquent un arrêté d’interdiction de baignade.
Aujourd’hui, le Grand Parc Miribel-Jonage reste le seul site de baignade autorisée et surveillée en milieu naturel sur le périmètre de la métropole. Mais en période estivale, les plages sont souvent saturées. Ce qui met en lumière le manque d’alternatives de baignades en milieu naturel pour les habitants du territoire. Avec les épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, les baignades sauvages pour se rafraîchir l'été se développent et on recense une dizaine d'incidents chaque année. Ajouter à cela le déficit de piscines publiques sur le territoire, la nécessité de proposer aux Grands Lyonnaises et Grands Lyonnais davantage d’espaces de fraîcheur accessibles et sécurisés s’impose de plus en plus.
En février dernier, dans son avis, la Convention métropolitaine pour le climat évoquait aussi la possibilité de se baigner dans le Rhône dans les idées mises en avant. Cette volonté est aussi portée par la Métropole de Lyon. Dans le cadre du SURF (Schéma des Usages des Rives Fluviales), elle a lancé en 2023, une étude d’identification des sites potentiels de baignade dans le Rhône et la Saône sur son territoire.
Cette étude s’inscrit dans l’une des 29 actions identifiées dans le SURF qui est de favoriser le développement de la baignade.
Elle a mobilisé de nombreux partenaires et interlocuteurs :
- Services de la Métropole de Lyon (bureau d’études interne, service Nature et Fleuves) ;
- Villes de Lyon et Villeurbanne ;
- Voies navigables de France ;
- EDF ;
- Compagnie nationale du Rhône (gestionnaires domaniaux des deux fleuves sur le territoire) ;
- Service départemental et métropolitain d'incendie et de secours (SDMIS) ;
- Syndicat mixte pour l'aménagement et la gestion du Grand Parc de Miribel-Jonage / Segapal ;
- Syndicat Mixte du Rhône des Iles et Lônes.
Cinq sites potentiels
Vingt et un sites de baignades potentiels ont été identifiés. Pour chacun, l’étude a permis de déterminer un niveau de contrainte qui conditionne la faisabilité des projets. Les niveaux de contraintes reposent sur plusieurs critères :
- la qualité de l’eau (rejets dans l’eau) ;
- la sécurité (courants) ;
- l’accessibilité (accès facile et au plus grand nombre) ;
- la compatibilité avec les autres usages (navigation, biodiversité…) ;
- la bathymétrie (niveau de profondeur des berges).
Cela permet d'établir trois niveaux de classifications : niveau de contrainte moyen, fort et très fort. Au total, cinq sites ont été qualifiés avec un « niveau de contraintes moyen », soit le niveau le plus convenable pour la baignade en eaux vives :
- La Darse de Confluence (Lyon 2ème) ;
- L'Ancienne Écluse (Caluire-et-Cuire) ;
- Grand Large (Meyzieu) ;
- Le Parc des Berges (Lyon 7ème) ;
- Le Parc de Gerland (Lyon 7ème).

Des bassins démontables à Confluence
La baignade est une compétence communale, mais cette étude a permis d’identifier les sites les plus propices au développement d’un lieu de baignade, de recenser les contraintes à prendre en compte et à lever, et d'apporter un cadre concret qui peut être mobilisé par les villes qui souhaitent développer un projet. C'est ce qu'a décidé de faire la Ville de Lyon, avec le soutien de la Métropole, qui vont porter un projet de baignade estivale dans la Darse de Confluence. Dans la continuité de l’étude menée par la Métropole de Lyon, les premières expertises portées par la SPL Lyon Confluence permettent d’envisager l’installation sur la place nautique d’une baignade estivale, directement aménagée sur l’eau. La darse, éloignée des usages portuaires lourds et propice à un accès sécurisé depuis les berges, offre un site privilégié pour accueillir un dispositif flottant et démontable, inspiré du modèle en fonctionnement sur le canal de l’Ourcq à Paris.
Deux bassins seront ainsi proposés en période estivale, sous la surveillance de maîtres-nageurs et avec un suivi rigoureux de la qualité des eaux par l’Agence Régionale de Santé. L’objectif est de pouvoir offrir ce nouvel espace de baignade naturelle à partir de l’été 2027.
D’ici là, pour garantir une baignade sécurisée en tous points, la stabilité de la qualité de l’eau en fonction des conditions météorologiques est une condition sine qua non. Des prélèvements et un suivi rigoureux seront réalisés dès cet été, ainsi que l’été prochain. Le budget prévisionnel s’élève à 2 millions d’euros pour l’investissement initial, auquel s’ajoutera un coût de fonctionnement annuel à estimer.
