Le chantier d’assainissement en cours sur le quai des Célestins, mené par la Métropole de Lyon dans le cadre du projet "Presqu’île à vivre", vise à moderniser des canalisations datant du début du XXe siècle.
L’état de vétusté des réseaux et les dysfonctionnements hydrauliques rendaient toute intervention du personnel difficile. L’objectif est d’améliorer l’écoulement des eaux et de faciliter l’entretien.
Frédéric Delègue, chargé de projet assainissement - Métropole de Lyon
Ainsi, ces travaux visent à remplacer les structures existantes par de nouvelles canalisations circulaires, plus adaptées et performantes pour éviter les rétentions et dépôts d’eau.
Un chantier en secteur archéologique sensible
Au-delà des enjeux techniques, la nature du terrain rend ce chantier particulièrement délicat. Situé dans un secteur historiquement riche, autrefois portuaire jusqu’au XIXe siècle, le quai des Célestins cache sous ses pavés des couches archéologiques remontant au Moyen Âge et potentiellement à l’époque romaine.
La moindre découverte oblige à interrompre les travaux pour des fouilles préventives, car chaque couche est susceptible de révéler des éléments historiques.
Toni Silvino, archéologue - Ville de Lyon
Pour ce type de travaux, la présence potentielle de vestiges historiques dans le sol impose d'informer la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) en amont. L'établissement peut ainsi fournir des indications et des prescriptions pour réaliser des explorations préventives, destinées à détecter et préserver d’éventuels éléments archéologiques. Par ailleurs, les archives fournissent des repères précieux permettant d’anticiper la richesse des sous-sols, bien que les interventions archéologiques directes demeurent rares dans ce secteur.
Des contraintes organisationnelles et temporelles
Le chantier doit s’adapter aux multiples contraintes de la Presqu’île, zone densément fréquentée par les piétons, cyclistes, et automobilistes, mais aussi marquée par une vie commerçante active. « La proximité du marché de Saint-Antoine et la densité du quartier ont complexifié l’organisation en amont ; toute intervention impactant la sécurité et la circulation doit être rigoureusement planifiée », indique Frédéric Delègue.
Par ailleurs, la réalisation des travaux doit tenir compte du calendrier des événements culturels de la ville, notamment la Fête des Lumières, événement phare de décembre. Chaque manifestation oblige à sécuriser ou interrompre temporairement le chantier, ce qui entraîne des retards supplémentaires. La gestion de ces interruptions nécessite une préparation et un ajustement constant pour assurer à la fois la sécurité du site et le respect des délais.