Louis XIV se remet en selle place Bellecour

[RETRO 2024] La statue de Louis XIV sur son cheval retrouve ce mardi la place Bellecour à Lyon. Lancés il y a un an par la Métropole, avec le soutien de la Ville de Lyon et de l’État, les travaux de rénovation ont connu quelques péripéties. Petit tour en coulisses avant que le public puisse redécouvrir ce symbole lyonnais.

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Cet article a été initialement publié le 26 avril 2024

Quand le Roi-Soleil met pied à terre

Tout Lyonnais qui se respecte a déjà donné rendez-vous « sous la queue du cheval » de Louis XIV. La statue de François-Frédéric Lemot trône depuis presque 200 ans sur la place Bellecour.

Oxydation de la structure en fer, fragilisation du socle en marbre, corrosion et même risque de basculement… De multiples dégradations ont abîmé cette œuvre monumentale au fil du temps. Si bien que, pour se refaire une beauté, Louis XIV a dû descendre pour la première fois de son piédestal.

Légende urbaine

Une légende raconte que François-Frédéric Lemot se serait suicidé car il avait oublié les étriers et la selle de la monture. Il n’en est rien ! Le sculpteur s’est éteint de mort naturelle. Et si le cheval est nu, c’est simplement parce que l’artiste souhaitait représenter Louis XIV à la romaine. L’œuvre de Lemot rappelle d’ailleurs la statue équestre de Marc-Aurèle, située sur la place du Capitole à Rome. Un empereur qu’admirait le Roi-Soleil.

Des métiers d’excellence en coulisses

Ce chantier exceptionnel aura duré près d’un an. Son coût ? 1,45 million  d’euros.

« Cette statue est un chef‑d’œuvre absolu. Sa souplesse et son réalisme sont extraordinaires. Quand on regarde le tapis sur le cheval ou les franges de la jupe du cavalier, on peut clairement voir le mouvement », explique Didier Repellin (architecte en chef et inspecteur général des monuments historiques) du cabinet RL&Associés, qui a supervisé le chantier.

Ce sont de petites équipes d’artisans au savoir-faire unique qui, pendant plusieurs mois, ont travaillé ensemble pour redonner à l’œuvre sa beauté d’antan. Un chantier qui a commencé par l’ouverture de la statue pour un diagnostic en profondeur. Fissure sur le membre avant gauche, soulèvement du bronze sur le membre arrière droit… Les bronziers de la Fonderie de Coubertin se sont ensuite attelés au nettoyage, brossage et gommage du cheval et de son cavalier, pour terminer par l’application d’une patine et d’une cire de protection.

Une dalle “démaquillée”

Du côté du socle, la première dalle – celle du dessous – a été ramenée de Carrare, découpée et poncée. La deuxième a été renforcée, nettoyée et “démaquillée” par les maçons de l’entreprise Deluermoz. Les traces bleu-vert liées aux coulures métalliques de la statue ont, elles, été nettoyées à l’aide de compresses d’argile. Enfin, les fissures et les cassures ont été comblées avec du mortier de chaux et de la poudre de marbre teintée  à partir de pigments naturels, afin de se rapprocher de la couleur d’origine.

Dernière étape : celle du lettrage du piédestal, réalisé par le doreur Philippe Boulet (restaurateur et conservateur).  Si les lettres tiraient autrefois vers le rouge, elles sont maintenant dorées. Car après tout, « il s’agit tout de même du Roi-Soleil ! », rappelle Didier Repellin en souriant.

Chiffres clés

  • 9 tonnes
  • 5,20 mètres de haut
  • 5,40 mètres de long
  • 50 tonnes de marbre de Carrare pour le piédestal

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Dernière mise à jour le 30 juin 2025
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