C’est au cours d’un stage que Sandrine Marsella, 43 ans, a eu le coup de foudre pour le travail avec les personnes âgées. « Je me suis dit : c’est ça que je veux faire. Ce qui m’a attiré, c’est la normalité, le fait que la vieillesse fait partie du parcours normal de tout un chacun. Vieillir ne veut pas forcément dire finir mal, c’est la continuité de la vie ». Après avoir commencé en 2001 en tant qu’assistante de vie, elle est depuis 2009 aide médico-psychologique, profession désormais appelée accompagnant éducatif et social. En 2018, elle a commencé à travailler à l’Ehpad des Buers à Villeurbanne.
De 7 heures à 20 heures, ses journées lui permettent de faire partie du quotidien des personnes âgées, du lever jusqu’au coucher. « Si j’ai choisi cette voie, c’est parce que j’ai un caractère où j’aime beaucoup aider les autres, prendre soin des gens. Dans mon métier, j’apprécie de pouvoir rendre de la dignité aux pensionnaires, qu’ils sortent de leur chambre en étant beaux », souligne-t-elle.
Prendre soin autrement

Participer au bien-être des personnes âgées, c’est aussi ce qui plaît à Laure Bon dans son métier de gouvernante. Avant d’exercer cette fonction, la jeune femme de 28 ans a été formée et a exercé en tant qu’aide-soignante. « J’avais envie d’évoluer, mais je ne voulais pas faire plus de soins techniques. Je me suis rendu compte à l’époque que le bien-être de mes patients passait aussi beaucoup par le confort, le relationnel qu’on peut leur apporter. Je voulais contribuer au bien-être des personnes âgées par l’alimentation, l’hôtellerie », explique-t-elle. Après avoir travaillé en établissement hospitalier, elle, qui était à la recherche de plus de relationnel, va se tourner vers les Ehpad parce qu’ « ils sont des lieux de vie ». Et si elle est aujourd’hui complètement épanouie dans son métier, Laure ne regrette pas son passé d’aide-soignante qui lui est précieux dans son poste actuel. « Je peux faire ce lien entre les soins et l’hôtellerie dont on reproche beaucoup le manque aux établissements. Je peux apporter un peu de mon expérience auprès des ASH (agents de services hospitaliers) que j’encadre », souligne-t-elle.
Nous ne sommes pas dans les soins techniques, mais nous soignons les résidents quand même, parce que manger, c’est le dernier plaisir de certains.
Laure Bon, gouvernante de l'Ehpad des Buers à Villeurbanne.
Apprendre de nos aînés
Comme sa collège, Laure apprécie particulièrement travailler avec les personnes âgées. « Ils ont beaucoup de choses à nous apprendre, ils ont plus d’expérience que n’importe qui d’autres dans cette maison. Dans la vie de tous les jours, ils sont fascinants à observer », explique-t-elle. « Pour faire ce métier, il faut aimer nos anciens », abonde, Sandrine.
Un amour du métier et des pensionnaires d’autant plus important pour tenir le coup dans une profession parfois difficile. « C’est un milieu qui peut être choquant parce que le vieillissement ça peut faire peur à certains », avance Laure Bon. « C’est un beau métier, il en faut, mais il nécessite un gros mental », reconnaît Sandrine Marsella. Dans ce contexte, « l’esprit d’équipe et la bonne ambiance sont très importants », ajoute-t-elle. « Cela permet aussi de passer le relais dans les jours difficiles », souligne l’aide médico-psychologique, qui considère que pour exercer sa profession, il faut de la patience, de l’écoute et « un petit grain de folie, il est nécessaire d’avoir beaucoup d’humour ».
Et comme le pointe la gouvernante, à l’heure où on dépeint un tableau parfois noir des Ehpad, « il faut aussi voir tous ceux qui sont là pour œuvrer pour le bien-être des résidents ». À l’image de Laure et Sandrine.
Venez découvrir ces métiers où l’on prend soin des autres
Du 31 mars au 4 avril 2025, la Métropole de Lyon, la Maison Métropolitaine d’Insertion pour l’emploi, France Travail, les Missions Locales et CAP Emploi s’unissent pour organiser le Festival des métiers du prendre soin. Cet événement met en lumière des métiers essentiels au bien-être collectif, dans les secteurs de la prise en charge des personnes âgées, des personnes en situation de handicap, de la petite enfance et de la protection de l’enfance.
Plus d’une quinzaine de professions seront à découvrir à travers des animations ludiques et participatives : mises en situation, visites d’entreprises, forums de recrutement, rencontres conviviales et échanges avec des professionnels et des organismes de formation. Ces activités gratuites sont proposées sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Le festival s’adresse à tous : personnes en recherche d’emploi, jeunes en phase d’orientation, parents, ainsi qu’à toute personne en réflexion sur son avenir professionnel ou souhaitant se réorienter, quel que soit son niveau de qualification. Une occasion unique de s’informer, d’explorer de nouvelles perspectives professionnelles et peut-être de révéler des vocations !