Des légumes aussi nombreux que variés
Difficile d’imaginer qu’ici, dans quelques mois, pousseront des légumes aussi nombreux que variés : poireaux, tomates, carottes, aubergines, oignons, pommes de terre, etc. D’imaginer également que le bruit des tracteurs de cette future ferme urbaine se mélangera à celui de la circulation. Parce qu’aujourd’hui, les quatre hectares de terre agricole, situés à Chassieu, à proximité des Voies lyonnaises 5 et 11, ressemblent plus à une parcelle abandonnée.
« À terme, ce sont 50 tonnes de légumes qui seront cultivés sur ce site », rapporte Mewan Melguen, responsable d’exploitation agricole pour la Métropole de Lyon. Si être agriculteur pour une collectivité peut être surprenant, cet ingénieur en sûreté nucléaire de formation, n’arrive pas dans un monde inconnu : « Avant de rejoindre la Métropole, j’étais installé comme maraîcher à Saint-Romain-de-Popey (Rhône), avec une surface de trois hectares en bio. »
Près de 20 000 couverts par jour
Avec ce qui poussera sur cette parcelle et en ajoutant une autre surface agricole dans l'Ouest lyonnais, la Métropole souhaite produire près de 100 tonnes de fruits et légumes. Une quantité qui permettra de répondre à 30 % des besoins de produits frais de 36 collèges (sur 82 établissements publics).
« Le projet est ambitieux puisque ce sont 20 000 couverts par jour, durant l’année scolaire, qui sont servis. À l’échelle d’une métropole, c’est une première en France », ajoute Mewan Melguen. En plus de cette agriculture de proximité, la production sera totalement bio.
Qui dit bio ne dit pas sans traitement
En conversion durant trois ans, le label ne pourra donc être affiché qu’à ce moment-là. Et contrairement aux idées reçues, qui dit bio ne dit pas sans traitement. L’agriculteur précise : « On va traiter uniquement avec des produits naturels comme le savon noir ou des huiles essentielles d’orange douce. Si on passe plus souvent qu’un traitement conventionnel, on met beaucoup moins de produit, un peu comme une dose homéopathique ».
À partir de cet automne, les premiers aménagements des terres agricoles débuteront avec des travaux d’irrigation : pompe à eau, système de goutte à goutte, stockage de l’eau. L’année prochaine, les bâtiments existants seront investis. « Nous avons 2 000 mètres carrés d’espace pour les locaux techniques, plus 200 mètres carrés de bureaux. Il faudra aussi compter avec 3 000 mètres carrés de serres », précise Mewan Melguen.
Et pour aller au bout de cette démarche, des panneaux photovoltaïques alimenteront en énergie les chambres froides.