Cet article a été initialement publié le 20 septembre 2024
Avec Colin, notre formateur du jour de la vélo-école, toutes les sessions de formation démarrent ainsi : on s’équipe avec un casque et un gilet réfléchissant. Mais avant d’aller tester son équilibre et mettre en pratique les rudiments du vélo, il faut s’échauffer. L’occasion de quelques étirements et d’exercices de souplesse pour évacuer les éventuelles raideurs du corps et chasser la fraîcheur matinale de ce mercredi de septembre qui emballe le Parc de la Tête d’Or.
Pour les deux heures de cette formation de niveau intermédiaire, trois participantes ont répondu présent. Âgées de 33 à 68 ans, ces trois élèves assidues profitent des bons conseils de Colin pour un cours presque particulier.
Gagner en confiance
Avant d’enfourcher son vélo, quelques vérifications s’imposent pour s’assurer de rouler en toute sécurité : vérification des freins, de la selle, des roues, de la direction et des embouts de guidon. Il est désormais temps de rejoindre un des parkings en terre battue du parc. Pas question d’aller se frotter au peloton des deux-roues qui traverse Lyon ou le flot de circulation automobile.
« L’apprentissage du vélo suit des étapes très graduelles. Une personne qui n’a jamais fait de vélo a besoin de prendre en main sa monture, de se l’approprier, de trouver l’équilibre et d’avancer. Des étapes qui se font hors circulation et permettent de gagner en confiance et en sécurité »
Colin Cazaly, formateur et chargé de mission à La Maison du Vélo Lyon métropole.
Il y en a une pour qui tout cela est nouveau. Nathalie* a débuté le vélo, mi-juillet à l’occasion d’une formation d’initiation. Deux mois plus tard, ses appréhensions du début s’effacent. Elle tient en équilibre, pédale et freine avec plus d’aisance. Un apprentissage qu’elle peaufinera encore quelques semaines avant de pouvoir louer un vélo pour rejoindre son travail plus facilement.
Pour la séance du jour, Colin a concocté un petit parcours parsemé de plots. Slaloms, ligne droite, virage à gauche puis à droite, freinage précis, levé de selle. Les premiers essais sont hésitants avant qu’ils ne deviennent bien plus assurés.
« Hey Nathalie, tu n’aurais pas un peu grillé le stop, là », lance Colin sur le ton de l’humour, comme un rappel nécessaire du code de la route. À chaque fois, le formateur apporte conseils et encouragements. La bonne humeur des participantes rend l’exercice plus agréable.

Lever les freins
Avec plus de 300 personnes formées depuis le lancement de la vélo-école en mai dernier et des plannings de réservations déjà bien remplis pour les prochaines semaines, la demande est bel et bien là. Et traduit un réel besoin des Grands-Lyonnais.
Les freins à la pratique du vélo sont de plusieurs ordres. Ce peut être aussi bien la peur de la chute, de ne pas y arriver ou tout simplement lié à une histoire personnelle où le vélo n’avait pas sa place. On va tâcher d’apprendre à les dépasser, à se libérer de ses craintes. Surtout on va se focaliser sur le plaisir de pédaler, et de la sensation de liberté. Si les personnes prennent du plaisir, elles iront au bout de leurs objectifs.
Colin Cazaly,
formateur et chargé de mission à La Maison du Vélo Lyon métropole.
Une des autres participantes ce jour-là est venu pour pouvoir accompagner son petit-fils de cinq ans dans ses sorties au parc. « Il fait de la draisienne aujourd’hui mais je ne pourrais plus le suivre lorsqu’il aura son vélo alors je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette », sourit cette mamie, pleine d’entrain.
Des motivations différentes pour un but commun : s’affranchir des peurs pour enfin profiter de la liberté qu’apporte le vélo. La suite de la séance passera par un tour de quelques kilomètres, mais toujours sous l’œil vigilant de notre formateur du jour. L’idée ? Appliquer les consignes apprises plus tôt et gagner en confiance.
Anticiper la pratique en circulation
Le long de la voie verte qui longe la Cité internationale, le petit groupe s’essaye au slalom ou apprend à s’arrêter en groupe, deux par deux, sans gêner la circulation. Au passage piéton, pied à terre obligatoire en l’absence de marquage au sol dédié aux vélos. Et on s’attache à prendre en compte l’environnement proche (obstacles, piétons, vélos, mobilier urbain) pour adapter sa conduite.
Une montée en puissance qui préfigure le passage délicat de la pratique en circulation. « Je ne me sens pas encore prête », réagit l’une. Une autre compte revenir le mercredi suivant se rassurer lors d’une nouvelle session de formation. « Il y a une grosse marche à ne pas sous-estimer entre le hors-circulation et le pédalage en ville puisqu’il faut prendre en compte beaucoup d’informations simultanément, déchiffrer la rue, appréhender les multiples situations de circulation et maîtriser les différents aménagements cyclables et non cyclables. Cette somme de compétences s’acquièrent et se complètent pour ensuite amener le pratiquant à ne plus se focaliser sur ce qu’il a appris. Ça deviendra des automatismes. », explique Colin.
D’ailleurs, pour se perfectionner, Colin conseille à ses élèves du jour de compléter leur formation par des cours individuels. « Les apprenants prennent en moyenne 10 à 15 heures de cours, ce qui est souvent le minimum pour se sentir prêt à découvrir la circulation. »
*le prénom a été modifié
La vélo-école c’est quoi ?
Vous connaissez sans doute l’expression « C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ». Encore faut-il avoir appris à en faire. Et ceux qui n’auraient pas eu l’occasion d’apprendre à pédaler plus jeunes ou pour les personnes les plus craintives à l’idée de se mêler au flux de circulation, la Métropole de Lyon finance des formations pour apprendre ou réapprendre à pédaler. La Maison du Vélo Lyon métropole, l’association Janus France et l’école de vélo Ça Roule en sont les trois opérateurs. Les formations ont lieu au parc de la Tête d’Or, au parc de Parilly et à Oullins.
Trois types de formations collectives sont proposés gratuitement aux habitants de la métropole de Lyon :
- appendre à faire du vélo ;
- apprendre à circuler à vélo en ville ;
- apprendre à entretenir son vélo, (avec les ateliers solidaires d’autoréparation de la CLAVette Lyonnaise).
Les deux premières sont segmentées par niveau ou typologie de publics.