3000 collégiens à la découverte des carrières du numérique

La Métropole de Lyon veut démocratiser le numérique au collège. Au programme, donc, découverte des carrières, des bonnes pratiques et de la culture digitale pour 3000 collégiens.

Des compétences numériques aujourd'hui nécessaires

Expert en cybersécurité, data scientist, responsable SEO, designer d'interface utilisateur... Les métiers du numérique se développent, mais restent pourtant méconnus, avec peu de personnes formées. La Métropole de Lyon souhaite les valoriser auprès des jeunes générations. Pour inverser la tendance, "Orientation 3.0" s’invite dans une vingtaine de collèges le 14 novembre : des présentations, ateliers et témoignages à destination de 3 000 élèves. L’occasion aussi d’abattre certains clichés de genre et de donner envie aux jeunes filles d’embrasser une carrière numérique : moins de 30 % des postes sont occupés par des femmes.

Les classes se numérisent

L'habileté aux outils digitaux est devenue décisive pour faire ses études, trouver un emploi ou un logement... D'autant que la fracture numérique aggrave les inégalités sociales et touche en premier lieu les familles aux revenus modestes. L’éducation au numérique s’impose alors comme une priorité.

Dans la métropole lyonnaise, une soixantaine de classes participent ainsi aux "Classes culturelles numériques". Exemple : en 2021, des élèves du collège Jules-Michelet de Vénissieux ont élaboré un film de A à Z avec l'Institut Lumière et le réalisateur Hakim Fdaouch. Morale de l’expérience ? Comprendre que le numérique est un moyen, et non une fin en soi.

En parallèle, l’environnement de travail se numérise à vitesse grand V ! Outils d’apprentissage, d’échange et de collaboration sont mis en place dans les établissements et évoluent constamment. Entre autres, la plateforme laclasse.com s’est ainsi dotée de :

  • nouvelles fonctions de visio ;
  • murs collaboratifs ;
  • éditeur d'images.

Réduire la fracture à tout prix

Pour la suite ? Des pistes sont à l'étude pour développer une éducation au numérique vraiment inclusive et adaptée à tous les handicaps. La Métropole œuvre à tisser toujours plus de liens avec des musées et des lieux culturels, et poursuit les efforts d’investissement en matériel (ordinateurs, tablettes, objets connectés, etc.) dans les collèges des 59 communes du territoire.

Au passage, l'action de la Métropole en faveur de l'accès au digital est loin de s'arrêter au collège. On considère que 20 000 jeunes n'ont pas de matériel numérique suffisant sur le territoire. C'est pourquoi, aux côtés d'Emmaüs Connect, la Métropole finance 300 ordinateurs à destination des plus démunis.

3 questions à Christophe Doré, formateur à Fréquence écoles

  • Quelle est la nature de votre action ? 

Dans les classes, on met en place des discussions avec les élèves autour de l'infrastructure technologique d'Internet, de ce qu'est un média ou un média social, de la publicité en ligne, entre autres ! L'idée est d'expliquer sans jugement. On propose également des solutions face aux problèmes que rencontrent les ados :  perte de mot de passe, harcèlement en ligne, escroqueries... Mais l’association Fréquences écoles est surtout connue pour le festival Super Demain, l’événement de la culture du numérique et des médias, à destination des familles et à hauteur d’enfant.

  • Quel est le rapport des collégiens au numérique ? 

Les enfants commencent à toucher aux écrans de plus en plus tôt, mais c’est vraiment au collège que les outils digitaux deviennent indispensables à leurs yeux.
La plupart des ados les consomment sans se poser de questions. Comme si Internet relevait de la magie ! Ils font la confusion entre information et actualité et ont souvent une perception biaisée de leur propre identité numérique.

  • Mais alors, les "digital natives", ça n'existe pas ?

Non ! C'est un terme marketing cliché qui fait beaucoup de mal à cette génération. Tous les ados ne sont pas à l’aise avec le numérique, loin de là ! Si aux yeux d'un adulte, un collégien a énormément de compétences, ce n'est pas forcément vrai, c'est simplement qu'il a moins peur !

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