« On va voir le Camarasaurus ? » C’est presque devenu un rituel, chaque fois que Joséphine vient au musée des Confluences, il faut retourner voir les dinosaures dans les salles du parcours permanent. « Il y a toujours de nouvelles expos, c’est chouette », ajoute la petite fille de 8 ans. Pour Sarah, Younès et leurs deux enfants, la découverte est toute récente mais l’enthousiasme n’est pas moins grand : « Après avoir passé quatre ans à Lyon, nous avons enfin décidé de visiter le musée. Nous avons été impressionnés par sa taille. Nos enfants ont appris en s’amusant, grâce aux objets interactifs. »
La famille est repartie avec un abonnement annuel. « On est sûr d’y revenir encore et encore et de tout découvrir », dit Sarah. C’était d’autant plus tentant que le prix du pass annuel a été réduit de 30 à 23 euros en 2024, et qu’il est gratuit pour les moins de 18 ans.
Ancré dans le territoire
Depuis dix ans, le musée a su fidéliser ces familles qui vivent dans la métropole lyonnaise et au-delà, dans la région. Les moins de 30 ans représentent plus de la moitié des visiteurs, ce qui fait dire à la directrice générale Hélène Lafont-Couturier que « la reconnaissance est venue d’un public fidèle et jeune qui a réellement adopté ce musée ».
- 6,5 millions de visiteurs en 10 ans
- 3,5 millions d'objets et spécimens en collections
- 45 expositions temporaires
Mais que viennent donc voir tous ces visiteurs ? Et pourquoi reviennent-ils ? Chaque année, au moins trois nouvelles expositions temporaires sont proposées, comme autant d’occasions de revenir. Mais dans les salles d’exposition permanente aussi, rien n’est figé. Ces dernières années, deux d’entre elles ont été légèrement remaniées : scénographie, adaptation du parcours, ajout d’objets… En 2027, c’est la salle « Sociétés, le théâtre des Hommes » qui aura droit à une refonte totale.
Ce musée dit à chacun d’entre nous qu’il a une place dans l’histoire de l’humanité.
Cédric Van Styvendael,
vice-président de la Métropole de Lyon à la Culture
Des objets par millions

Avec 3,5 millions d’objets et de spécimens, le musée peut se réinventer à l’infini ! Saviez‑vous que 70 % de ses collections sont issues de donations ? Des galeristes, des marchands d’art ou des scientifiques, séduits par l’approche originale et interdisciplinaire du musée ont parfois donné ou légué la collection de toute une vie : 11 400 coléoptères, une centaine de masques et statuettes du Mali, 5 400 spécimens d’oiseaux ou encore 500 coiffes.
Quand ils ne sont pas exposés, ces trésors dorment au centre de conservation et d’étude des collections Louis-Lortet, dans le 7e arrondissement de Lyon. Parfois, ces objets sont le point de départ d’une exposition. Ainsi, Sur la piste des Sioux (2021-2022) a été élaborée à partir de la collection privée du belge François Chladiuk, passionné par l’ouest américain. En 2024, 158 pièces, des costumes et des parures de la tribu Iakotas, ont rejoint les collections du musée.
Dans les coulisses d’une exposition

« Entre le moment où l’idée naît et l’ouverture au public, il s’écoule au moins 18 mois de travail », explique Yoann Cormier, chef de projet sur l’exposition Le temps d’un rêve (à voir jusqu’en août 2025). D’abord, il y a la conception : réunir un comité scientifique, rassembler la documentation, construire le programme muséographique, c’est‑à‑dire le parcours de l’exposition, et bien sûr choisir les objets qui seront montrés. « Les chargés de collections du musée font des propositions, mais on peut aussi solliciter d’autres musées ou des collectionneurs privés. »
Vient ensuite la phase de production, au cours de laquelle le scénographe intervient pour réfléchir à la mise en espace et dessiner le mobilier, tandis que le concepteur lumière réfléchit à la mise en scène lumineuse. Six semaines avant le lancement, le chantier proprement dit démarre. Il faut démonter l’exposition précédente et récupérer ce qui peut l’être. L’installation des objets se fait dans les tout derniers jours, on fait alors appel au socleur. Chose rare, le musée possède ce métier en interne. « L’équipe resserrée représente une douzaine de personnes, mais au final, ce sont quasiment tous les métiers du musée qui sont concernés à chaque nouvelle exposition », conclut Yoann Cormier.
Les enfants d’abord
À partir du mois de juin, le Nuage des petits ouvrira ses portes au troisième étage pour les enfants de deux à six ans. Ce nouvel espace permanent accueillera l’exposition Fragile ! réalisée par la Cité des sciences et de l’industrie, du 12 juin 2025 au 28 juin 2026. Par ailleurs, dès septembre, des visites spéciales seront proposées pour les familles avec des bébés de moins de deux ans. Les expositions pensées spécifiquement pour les enfants et jeunes ados seront plus nombreuses et l’édition de livres jeunesse sera renforcée.

Ouvert sur l’extérieur
Si tu ne viens pas au musée, le musée viendra à toi. C’est un peu le concept des ateliers qui se déroulent dans les bibliothèques de la métropole ou du dispositif des cabanes à histoires. On a pu les croiser dans une trentaine de lieux depuis leur lancement en 2021 : hôpital, gare, mairie. « On veut que le musée soit le moins intimidant possible. Que le public, qui pourrait se dire que ce lieu n’est pas fait pour lui, change d’avis », avance Cédric Lesec, directeur des Relations extérieures et de la diffusion. C’est un endroit où on aime venir flâner, mais les équipes veulent aller encore plus loin dans cette voie. Aménager un espace au quatrième étage qui offre un beau point de vue sur la ville et améliorer les abords du bâtiment font partie des pistes envisagées. Comme une promesse pour une nouvelle décennie (et plus encore) de partage.
Trop forts ! La nouvelle exposition temporaire
Spécialement imaginée pour le jeune public (8-12 ans), l'exposition propose de partir à la découverte des capacités extraordinaires de certaines espèces animales.
Vivre par +50 °C, survivre en étant congelé, voler au-dessus des plus hautes montagnes du monde, pouvoir se déplacer et même se reproduire en étant privé de sa tête… Toutes ces étonnantes capacités résultent de deux processus complémentaires, l’acclimatation et l’adaptation.
Quatre grands dioramas illustrent tour à tour le désert, le grand froid, les hautes altitudes et, pour finir, les « champions de la résistance ». Des manipulations, films d’animation et data-visions permettent de mieux comprendre ces animaux hors-normes.
Du 19 février 2025 au 31 décembre 2025
Et bientôt ...
Du 18 avril 2025 au 8 février 2026
Amazonies présente le quotidien de trois populations d’Amazonie brésilienne.
Du 14 juin 2025 au 12 avril 2026
Le mystère des anneaux par Laurent Ballesta plonge au large du Cap Corse avec une expédition scientifique.
Toutes les collections et les ressources du musée bientôt accessibles en un clic : le musée lancera son portail numérique au premier semestre 2025.

Informations pratiques
Musée des Confluences, 86 quai Perrache, 69002 LYON
Venir en transports en commun :
Arrêt musée des Confluences
Tramway : T1
Bus : C7, C10, 15, 63
Vélo’v
Station “Musée des Confluences”
Horaires :
Mardi à dimanche
10h30 – 18h30
Tarifs :
Gratuit pour les moins de 18 ans et les étudiants de 18 à 25 ans