A u départ il y a toujours une anecdote, la petite histoire qui raconte la grande. Ce jour-là, Stéphanie croise Christine lors d'un événement autour des solutions pour les personnes en situation de handicap. L’une est étudiante à l’École centrale de Lyon, l’autre est aveugle.
« Elle m’a raconté le jour où ses clés étaient tombées, impossible de les retrouver. Elle a cherché pendant vingt minutes avant d’appeler son fils pour l'aider. Elle se posait alors la question de savoir pourquoi il n’existait pas de solution », se souvient Stéphanie Robieux, ingénieure de formation.
Ainsi a germé l’idée de l’application mobile OOrion, qui aide les personnes malvoyantes et aveugles à localiser des objets ou à identifier des textes à partir de la caméra du smartphone. Depuis, la start-up fondée avec Thomas Brisson ne cesse de se développer.
Présente dans une centaine de pays
« Il existe cinq fonctionnalités, la plus utilisée étant la recherche d’objets », précise celle qui a ensuite suivi des études de commerce à l’EM Lyon.
Créée fin 2020, OOrion a depuis franchi un cap, notamment en début d’année avec deux prix au salon high-tech de Las Vegas (Consumer Electronics Show – CES) : l’un pour l’accessibilité technique, l’autre pour la sécurité humaine.
« C’est évident que ces distinctions nous ont aidés. Il y a eu beaucoup de visites sur le stand, d’autant plus que le thème de cette année était l’intelligence artificielle. »
Présente dans une centaine de pays, traduite en 32 langues, OOrion permet aussi une reconnaissance personnalisée, comme par exemple le jouet pour chien, sa gamelle, son harnais, ou encore une paire de lunettes, les clés de garage…
Chiffres clés
- 1,7 millions de déficients visuels en France
- 253 millions de déficients visuels dans le monde
Dans le premier magasin inclusif Carrefour
Si la gratuité de l’application est un choix, le modèle économique repose sur des collaborations, comme récemment avec Carrefour.
« Nous sommes présents dans le premier magasin inclusif de l’enseigne, à Villeneuve-la-Garenne, en région parisienne. L’application permet à l’utilisateur d’identifier le logo et ensuite d’aider aux déplacements pour chercher les produits souhaités », explique Stéphanie.
L’avenir pour OOrion ? C’est de travailler avec des hôtels, des musées, des collectivités et… les Jeux olympiques de Paris.
La Métropole de Lyon a permis à la start-up de se lancer grâce à une bourse au prototypage, à destination des étudiants-entrepreneurs.