Les habitants de Saint-Genis-Laval testent l'air qu'on respire

Pendant un mois, des habitantes et des habitants ont mesuré la qualité de l’air sur leur territoire et dans leur logement, grâce à des micro-capteurs mobiles.

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Sylvain Maugendre s’est pris au jeu. Durant quatre semaines, il a baladé son micro‑capteur partout pour effectuer différentes mesures. Au point de terminer en tête, avec 58 mesures enregistrées sur un mois. Avec une dizaine d’habitants de la commune, ce Saint-Genois a participé à une expérience proposée par Atmo Auvergne‑Rhône‑Alpes, l’observatoire de la qualité de l’air, en partenariat avec l’Alec (Agence locale de l’énergie et du climat) et la Métropole de Lyon. C’est le principe de la Captothèque : permettre à chaque citoyen de pouvoir emprunter gratuitement un micro-capteur de mesure de particules fines en temps réel pour explorer lui-même la qualité de l’air. « L’idée, c’est la sensibilisation par l’expérimentation pour ensuite amener à changer les comportements », explique Steve Micallef, ingénieur expert innovation à Atmo. « Même si on le sait, le visualiser soi‑même, ça rend les choses plus concrètes », confirme Sylvain Maugendre.

Limiter sa propre pollution

« Il suffit juste de relier le capteur à son téléphone via une application et on peut enregistrer ses mesures et voir celles des autres », détaille Sylvain Maugendre, qui a fixé le capteur à son vélo pour effectuer des mesures lors de ses trajets quotidiens. Il a aussi mesuré la qualité de l’air dans sa maison et à l’extérieur, lorsqu’il faisait fonctionner son poêle.

En effet, l’expérimentation ciblait des habitants se chauffant au bois. Si la pollution aux oxydes d’azote est principalement due aux véhicules diesel, celle aux particules fines provient en majorité du secteur résidentiel et dans près de 94 % des cas, c’est le chauffage au bois non performant (cheminées et anciens poêles) qui en est la cause. « Il y a dix ans, j’ai fait mettre un chauffage au bois en me disant que c’était une énergie renouvelable et locale. Mais on se rend compte que ça crée de la pollution, note Sylvain. Ça fait réfléchir. »

À travers ses mesures, il a notamment constaté des pics à l’allumage : 80 % des particules sont émises pendant les quinze premières minutes. « On nous a expliqué qu’il fallait allumer le feu par le haut pour limiter l’émission de particules. Ce qui peut paraître contre-intuitif, mais c’est efficace. » La qualité de l’équipement, celle du bois ou encore la température, avec une zone de combustion entre 150 et 275 degrés, font aussi partie des éléments clés.

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