"Nous devons avoir une approche très professionnelle dans une discipline encore amateur". Cette exigence vient de Bastien Tabourier, responsable du pôle France et espoirs d'aviron de Lyon qui accueille sur les bords du lac du Grand Parc de Miribel-Jonage plusieurs dizaines d'athlètes de haut-niveau de la discipline. Installé dans l'est de la métropole depuis 1993, le centre d'entraînement a été créée à l'origine, en 1987, sur les quais de Saône.
Avec des locaux exigus et non-adaptés aux enjeux actuels des sportifs, le pôle lyonnais va faire sa mue d'ici au printemps 2025. Avec la mobilisation de plusieurs acteurs publics dont la Métropole de Lyon à hauteur de 300 000 euros, le centre d'entraînement se modernisera aussi bien du côté des hangars à bateaux que des installations destinées aux athlètes (vestiaires, bureaux, salle de musculation, espace médical...). Les travaux porteront sur l'agrandissement des espaces, l'amélioration énergétique des bâtiments ainsi que sur la totale mise en accessibilité du site aux personnes à mobilité réduite.
Un pôle auréolé à Tokyo
Une opération indispensable au vu des enjeux, alors que plusieurs athlètes lyonnais du pôle sont revenus médaillés des derniers jeux de Tokyo. Matthieu Androdias et Hugo Boucheron ont été sacrés champions olympiques en deux de couple en 2021 et Claire Bové et Laura Tarantola ont été médaillées d'argent en deux de couple poids léger. Leurs têtes s'affichent d'ailleurs encore sur la grande bâche qui habille l'entrée du pôle d'entraînement.
Les quatre médaillés de Tokyo s'entraînent ici. On a besoin de place pour travailler aussi bien la préparation mentale que physique et les soins. Nous devons répondre aux exigences du haut-niveau.
Bastien Tabourier, responsable du pôle France Aviron Lyon
Sur un site de navigation aux conditions d'entraînement similaires à celles que les athlètes retrouvent lors des compétitions, le pôle France Aviron à Lyon s'affiche comme une antichambre du succès pour les athlètes de la discipline. Une délégation de sportifs sera présente aux Jeux olympiques de Paris 2024 pour briller. Le pôle lyonnais affiche d'ailleurs un palmarès plutôt considérable : 14 médaillés aux Jeux olympiques et plus de 50 médailles aux championnats du monde.
Anticiper l'après-carrière
L'ambition du pôle est simple : construire un écosystème autour des athlètes pour les accompagner dans leur parcours sportif tout en préservant leur reconversion. Les athlètes inscrits au centre suivent un double-projet alliant discipline sportive et formation dans l'enseignement supérieur grâce à des parcours d'études aménagés.
"Sur les 280 athlètes qui sont passés par notre centre, plus de 90 sont devenus ingénieurs, une quarantaine ont été diplômés d'une école de commerce, d'autres sont devenus professeurs de sport et beaucoup ont poursuivis leur vie professionnelle dans différents métiers. Il y a une pluralité de parcours professionnels que nous accompagnons avec l'objectif de penser à l'après-carrière sportive", avance le responsable du centre.
Et c'est là aussi le sens du projet de rénovation que de mettre les athlètes dans les meilleurs dispositions pour briller sur l'eau, tout en préparant la décisive étape de l'après.