Après Vaulx-en-Velin, c'est au tour de Vénissieux
Ouvrir le sport au plus grand nombre et en particulier aux jeunes femmes. Tel est l’objectif des ilots sportifs inclusifs que cofinance la Métropole de Lyon. Après celui de Vaulx-en-Velin ouvert cet été, c’est au tour de Vénissieux de se voir équipé d’un terrain de sport multi-activités.
Sur plus de 5 000 m², le long de l’avenue Ambroise Croizat à Vénissieux, le bailleur social Lyon Métropole Habitat a souhaité installer un ilot sportif inclusif au centre d'une résidence sociale de 260 logements. Sur place, plusieurs espaces se côtoient mêlant installations de sports collectifs à d’autres plus individuels : un terrain de basket 3vs3, un autre de volley et un terrain polysports (football, hand, tennis, badminton, tennis ballon) prennent place aux côtés d'une zone street workout, d'un espace mixte pour la pratique du teq ball, des échecs, du ping-pong et du fitness mais également d'un espace enfants pour les 2-6 ans et les 6-12 ans. À quelques dizaine de mètres, un jardin potager est ajouté au projet du bailleur. Différentes activités choisies directement par les locataires du bailleurs lors de la phase de concertation. Pour cette opération d'un montant global de 708 000 euros, la Métropole de Lyon finance 300 000 euros.
Une dizaine d'ilots sportifs inclusifs prévus
Après Vaulx-en-Velin et Vénissieux, deux nouveaux ilots sportifs inclusifs vont ouvrir en 2025 à Irigny et Tassin-la-Demi-Lune.
Avec un budget total de 1,7 million d’euros destiné à financer ces dispositifs, la Métropole de Lyon subventionne chaque projet dans une limite de 60 % du budget total (et dans un maximum de 300 000 euros). Les communes ou bailleurs financent le reste, parfois avec le soutien de l’État. Au total, dix ilots sportifs doivent être lancés sur le territoire métropolitain d’ici à la fin du mandat en 2026.
Lutte contre la sédentarité
Une palette de disciplines destinée à séduire le plus grand nombre. Dans certaines configurations d'aménagement, il est aussi possible d’imaginer l'installation de miroirs pour favoriser et amplifier la pratique de la danse urbaine par exemple. Qu'importe les disciplines, pourvu que les habitants se mettent au sport.
Ces ilots sportifs inclusifs répondent à trois enjeux principaux : la lutte contre la sédentarité et la sous-activité physique, ainsi que les biais de genre et d’âge. On se rend compte que les terrains de sport sont majoritairement utilisés par des hommes. Avec ces installations, l’objectif est d’aller toucher les femmes et en particulier les jeunes femmes
Florent Chante,
chargé de mission à la direction des Sports de la Métropole de Lyon.
La pratique sportive est en effet directement liée à l'âge et au genre des personnes : ainsi 80 % des jeunes de filles de 11 à 14 ans font moins d'une heure d'activité physique par jour, qui correspond à la durée recommandée quotidienne, contre 66 % des garçons du même âge. Des chiffres qui appuient la nécessité d'inciter les publics éloignés du sport à s'y mettre.
Lieu de sociabilisation
En proposant des espaces sportifs multi-activités, l’ambition de la Métropole de Lyon et des acteurs partenaires est de construire ces lieux comme un prolongement de l’espace public en favorisant l’interaction et le vivre-ensemble. « L'objectif est que chacun puisse s’en saisir tout en se sentant en sécurité ». Le sentiment de sécurité figure comme l’un des principaux freins à la pratique sportive des femmes selon des études sociologiques.
Imaginé comme des lieux de sociabilisation, ces espaces s’affichent en opposition avec les terrains de sports publics traditionnels qui alignent les équipements sportifs. « Il est indispensable de mélanger les pratiques c’est pourquoi nous demandons aux communes ou bailleurs sociaux de choisir au moins cinq activités sportives différentes pour chaque projet d'ilot afin de favoriser la mixité des usages et donc des publics », précise-t-il.
Ces aménagements se complètent bien souvent avec l’installation d’une aire de jeux pour enfants ainsi qu'un accès à des toilettes et à un point d’eau.
Enfin, pour faciliter l’utilisation de ces espaces, la Métropole de Lyon incite les communes ou bailleurs à animer ces lieux en créant des évènements soit par le biais des centres sociaux du quartier ou des clubs sportifs résidant à proximité. « L'accès à ces espaces figure comme une porte d'entrée des usagers vers un passage en club et un pas supplémentaire vers une meilleure sociabilisation », assure Florent Chante.
