Alors que les épisodes pluvieux intenses entraînent de plus en plus d’inondations, l’infiltration de l’eau de pluie devient une priorité. La Métropole de Lyon, avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, agit en faveur d’une ville plus perméable à travers deux leviers : la désimperméabilisation des sols et la déconnexion des eaux pluviales du réseau d’assainissement.
Depuis 2020, près de 255 hectares de surfaces ont ainsi été déconnectées et désimperméabilisées. Plutôt que de surcharger les réseaux et les stations de traitement, l’eau de pluie s’infiltre au plus près de là où elle tombe avec des bénéfices pour le cycle de l’eau mais également pour la végétation, la biodiversité et la lutte contre les îlots de chaleur.
Déconnexion / désimperméabilisation : de quoi parle-t-on ?
La déconnexion des eaux pluviales du réseau vise à ne plus les collecter dans un réseau d’assainissement et les laisser s’infiltrer dans le sol. Traditionnellement, les eaux pluviales sont acheminées par les égouts vers une station de traitement des eaux usées. Or, les eaux pluviales ne sont pas des déchets à traiter en station.
La désimperméabilisation revient à remplacer un revêtement comme le bitume ou le béton par un autre, perméable, destiné à infiltrer les eaux pluviales sur place.
Noues

Peu profonds et d’une largeur limitée, ces fossés d’herbe recueillent l’eau de pluie qui ruisselle depuis les routes et les pistes cyclables. L’eau s’infiltre directement sur place.
Revêtements poreux

Installés dans les rues, les parkings et les cours de collèges à la place du bitume, les revêtements perméables permettent à l’eau de s’infiltrer directement dans le sol, sans stagner en surface.
Jardins de pluie

Ces espaces paysagers végétalisés possèdent deux atouts : ils retiennent l’eau de pluie et facilitent son infiltration directement dans la terre.
Toitures végétalisées et solutions enterrées

Les installations en toiture permettent de retenir les eaux pluviales et d’éviter ainsi qu’elles ne s’accumulent au sol. Elles participent également à lutter contre les phénomènes d’îlot de chaleur.
Les infrastructures, positionnées sous la surface, permettent de capter et de stocker les eaux de pluie provenant des toits des bâtiments et des voiries, et facilitent leur infiltration progressive dans le sol.
Lyon 7 - Un jardin de pluie pour tout un quartier
Dépolluée, l’ancienne friche industrielle de la ZAC des Girondins accueille désormais un nouveau quartier résidentiel (2 900 logements) et d’activités (bureaux et commerces). De nombreux espaces publics végétalisés ont été aménagés par la Métropole de Lyon. La place Vaclav Havel a, par exemple, été construite autour d’un jardin de pluie. Exemple type de la ville perméable, cet aménagement central recueille et permet l’infiltration des eaux pluviales de tout le quartier, soit l’équivalent de 6 600 m².
Lorsqu’il pleut, l’eau de pluie n’est pas acheminée vers le réseau d’assainissement mais elle est stockée et s’infiltre dans le jardin de pluie. Un travail important a été mené sur le nivellement des espaces pour se passer des grilles de collecte traditionnelles. Avec ce système, les eaux pluviales sont entièrement déconnectées du réseau et profitent à la végétation sur place.
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2025-2027 : 53,9 millions d'euros financés par l'Agence de l'eau
La Métropole de Lyon et l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse poursuivent leur collaboration, entamée en 2022 dans le cadre du contrat 2022-2024 (25 millions d'euros financés par l'agence). La collectivité vient de resigner avec l'agence dans le cadre du contrat Eau et Climat 2025-2027 autour d'un partenariat sur la gestion durable et solidaire de l'eau. Concrètement, 190 actions seront mises en œuvre sur la période pour un montant global d'investissement de 286 millions d'euros dont 53,9 millions d'euros sont financés par l'Agence de l'eau.
Cette collaboration porte sur plusieurs facettes de la gestion de l'eau :
- préservation des milieux aquatiques et humides ;
- protection de la ressource en eau ;
- développement de la ville perméable ;
- modernisation des réseau d'assainissement ;
- réduction des pollutions à la source.
La Métropole de Lyon vise la désimperméabilisation de 400 hectares d'ici 2030. Sur le contrat 2022-2024, 79,4 hectares de surfaces (Voies lyonnaises, cours d'écoles, voiries) ont été désimperméabilisés. Avec ce contrat de trois ans, 60 hectares seront concernés par des opérations de ce type. Parmi elles, figurent notamment deux opérations d'envergure :
À Fontaines-sur-Saône, un programme d'accompagnement va être lancé pour désimperméabiliser des parcelles privées afin de déconnecter le rejet des eaux pluviales du réseau d'assainissement. Pour lutter contre les îlots de chaleur et faciliter l'infiltration des eaux pluviales, l'action autour des réaménagements des cours de collèges avec des revêtements poreux et de la végétalisation se poursuivra.