Expérimentation autour d’une caisse de l’alimentation
Mieux manger peut parfois s’avérer compliqué lorsqu’on dispose de faibles ressources. Pour pallier ce constat, la Métropole de Lyon et l’État lancent dans le 8e arrondissement de Lyon une expérimentation autour d’une caisse de l’alimentation.
Ce projet vise à favoriser l’accès à une alimentation saine et de qualité pour les habitants en situation de précarité. Portée par l’association Territoires à vivreS, cette initiative en phase de test grandeur nature doit permettre d’apporter une réponse aux inégalités d’accès à l’alimentation.
Financée à hauteur de 46 % par la Métropole de Lyon et 27 % par l’État via le fonds Mieux manger pour tous et par les bénéficiaires, cette caisse locale participe également à promouvoir des produits sains et durables tout en soutenant les producteurs du territoire métropolitain et les circuits courts.
Comment fonctionne la caisse d’alimentation ?
La caisse d’alimentation fonctionne sur le principe de la participation. Chaque bénéficiaire cotise auprès de la caisse en fonction de ses moyens. Un engagement d’au minimum 1 euro par mois et par personne est demandé. Le coût est auto-déterminé par les personnes en fonction d’indicateurs précis basés sur une échelle de revenus. Le principe de la participation fonctionne sur la confiance.
En contrepartie, les bénéficiaires reçoivent un crédit d’une valeur de 150 euros (ou davantage en fonction de la composition du foyer) à dépenser dans des commerces partenaires. Pour une personne supplémentaire, le versement est complété de 75 euros et de 4( euros pour un enfant de moins de 14 ans.

Qui peut en bénéficier et quels sont les commerces partenaires de l’initiative ?
À la date du lancement (21 septembre 2024), 30 premiers foyers sont bénéficiaires du dispositif afin de tester et éprouver le système, qui sera ensuite ouvert à 70 autres foyers. Au total, ce sont donc 100 foyers qui pourront profiter des avantages proposé par la Caisse, soit environ 200 personnes.
Quatorze commerces et producteurs ont été conventionnés . Parmi eux figurent :
- deux épiceries sociales et solidaires (Epicentre et Epi c’est bon) ;
- deux Amap (Bachut et Doryphores de Monplaisir) ;
- la Maison engagée et solidaire de l’alimentation (Mesa) ;
- quatre producteurs locaux certifiés bio sur les marchés ;
- trois magasins (Biocoop, La Miecyclette et la Microferme des États).
Une illustration de la démocratie alimentaire
La caisse fonctionne sur le principe de la démocratie alimentaire, qui a pour objectif de rendre le système alimentaire plus juste et vertueux. Dans le cadre de cette initiative, un collectif baptisé Calim 8 a été formé pour intégrer les habitants au projet et participer à la construction du dispositif.
« Le rôle du comité CALIM 8, qui regroupe des personnes âgées de 19 à 79 ans et aux parcours et situations socio-économiques diverses, est de prendre en charge la gestion de la caisse et de sélectionner les lieux et les produits dans lesquels les crédits peuvent être utilisés. » explique Amélie Charveriat, coordinatrice du collectif Territoires à vivreS.
Concrètement, les membres du collectif ont ces derniers mois participé à l'élaboration du dispositif, aussi bien en échangeant sur le mode de fonctionnement et d'organisation de la caisse locale mais également en rencontrant les producteurs et commerçants afin d'évaluer leurs pratiques.