Chaque action inscrite au Plan Nature répond au triple objectif de lutter contre le réchauffement climatique, de préserver la biodiversité et d’améliorer la vie quotidienne des habitants. Pour que cela marche, il faut planter plus et mieux, et bien choisir les espèces et les formes de végétation, afin qu’elles soient adaptées à la ville et favorables à la vie.
Des boisements urbains pour la fraîcheur
Saviez-vous qu’en plus de rafraîchir, les arbres avaient un deuxième pouvoir ? Ils absorbent et stockent le dioxyde de carbone, aussi appelé CO2, un gaz à effet de serre qui amplifie le changement climatique. C’est pourquoi la Métropole multiplie les boisements urbains. Le premier a été planté en 2021, à Saint-Priest : 2 000 arbres et 600 arbustes sur 2 hectares. Les arbres sont encore petits, mais d’ici 3 ou 4 ans, leurs branches se toucheront pour former une ombre protectrice. Avec celles de Sathonay-Camp, de Caluire, de Feyzin, de Corbas et de Vénissieux, 6 zones boisées ont déjà été créées. Deux autres sont en projet à Saint-Fons et Villeurbanne.
Au-delà de leur action rafraîchissante, les arbres stockent le CO2 dans leur bois et dans le sol où plongent leurs racines. Ce sont les premiers alliés de la lutte contre le changement climatique.
Pierre Athanaze,
Vice-président en charge de l'environnement
Des prairies pour les pollinisateurs
Depuis 30 ans, l’urbanisation et l’agriculture intensive ont chassé les abeilles, bourdons, coccinelles et autres insectes butineurs de nos villes. Or, ils sont essentiels : 8 plantes sauvages locales sur 10 dépendent des pollinisateurs pour se reproduire. Alors, pour faciliter leur retour, la Métropole sème des prairies fleuries. 13 ont déjà vu le jour sur d’anciennes friches industrielles ou des terrains délaissés.

Les espaces publics passent au vert
La nature près de chez soi passe aussi par la végétalisation, plus diffuse, des rues, des trottoirs et des places. 4 300 arbres ont été plantés cet hiver : si on les regroupait, ils couvriraient presque 9 terrains de foot. Ainsi, plus de 45 arbres ont été plantés sur une partie du cours Charlemagne et autour de la darse de la Confluence, l’un des pires îlots de chaleur de Lyon. Résultat ? Habitants, passants et promeneurs se réapproprient doucement ce coin de métropole à la faveur des beaux jours. Autre exemple, place Ambroise Courtois dans le 8e, une trentaine d’érables ont été plantés cet hiver et au printemps.
Végétaliser les rues, c’est aussi l’occasion de faciliter le chemin de l’eau dans la terre. Les premiers « arbres de pluie » prennent ainsi racine rue Vauban dans le 6e arrondissement de Lyon. Derrière ce nom poétique, l’idée est d’agrandir l’espace au pied des arbres et d’y ajouter des plantations. Le résultat est à la fois joli et efficace : ces espaces captent jusqu’à 9 m³ d’eau lors de fortes pluies.
La végétalisation des cours de collèges est également une priorité : au total, 112 arbres y ont été plantés ou replantés. Enfin, du côté des projets urbains, plus de 7 000 arbres sont venus renforcer la nature au cœur des nouveaux quartiers qui sortent de terre à Saint-Genis-Laval, Marcy-l'Étoile, Vaulx-en-Velin, Villeurbanne, Caluire-et-Cuire, Lyon ou encore Chassieu.

Les résidences privées entrent en jeu
Agir seulement sur l’espace public ne suffira pas. En effet, 70 % du potentiel de plantation se trouve sur le domaine privé, notamment les résidences d’habitat collectif. Alors la Métropole encourage les copropriétaires et les bailleurs sociaux à se lancer en finançant une partie de leurs projets de plantations. Cette aide peut couvrir jusqu’à 65 % du coût. 35 projets visent déjà à redonner de la place à la nature dans les résidences.
Le verdissement va continuer à s’intensifier. Objectif ? Planter 300 000 arbres d’ici 2026, tous espaces confondus. Et ainsi redessiner des corridors écologiques nécessaires à la survie des espèces.

Vers une ville perméable
À l’inverse de la ville imperméable, couverte de bitume, qui repousse l’eau de pluie vers les égouts, la ville perméable permet à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol pour alimenter les végétaux et les nappes souterraines.
Les arbres de pluie : les espaces aux pieds des arbres sont agrandis, avec des plantations en pleine terre.
- Noue : le long des routes ou des pistes cyclables, les noues, sorte de fossés peu profonds et larges, recueillent l’eau de pluie qui ruisselle sur la route.
- Boisement urbain : avec leurs feuilles et leurs racines, les arbres captent et emmagasinent de l’eau qu’ils relâchent ensuite. C’est l’évapotranspiration, qui a pour effet de rafraîchir l’atmosphère.
- Jardin de pluie (soit en petit au pied de sa gouttière chez soi, soit dans un espace public) : légèrement creux ou en pente, ils permettent de retenir l’eau.
- Sols poreux (souvent sur des parkings de stationnement ou des parkings vélo) : dans les nouveaux aménagements, on utilise pour le sol des matières qui laissent l’eau s’infiltrer, ou des pavés avec de légers écarts entre eux.
Avec la ville perméable, l’eau de pluie ne part plus dans les égouts avec les eaux usées. Au contraire, c’est une ressource que l’on garde précieusement.
Une végétation variée permet d’offrir de nouveau de la nourriture et un habitat aux insectes pollinisateurs. Si nous ne faisons rien, ils pourraient disparaître d’ici la fin du siècle. Sans eux, la nature deviendra peu à peu stérile.
Pierre Athanaze
Vice-président en charge de l'environnement