Ne pas opposer les agricultures
C’est bien connu : seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Au sein du Groupe d’étude et de développement agricole (Geda), les agriculteurs l’ont compris depuis longtemps ; ils échangent et réfléchissent à leurs pratiques sur des sujets pouvant aller de l’irrigation à la valorisation du compost de biodéchets.
Plus d’une soixantaine d’exploitations, regroupant une centaine d’agriculteurs, dont une majorité de céréaliers, installées sur un territoire éclaté de l’Ain jusque dans les monts du Lyonnais en passant par le Nord Isère, font partie du Geda de l’Ozon.
« Ici, on brasse les idées, c’est même notre ADN. Il existe mille et une contraintes sur une exploitation, nous avons donc des réflexions diverses. On essaie toujours d’avoir un temps d’avance et de rendre une exploitation moins dépendante des aléas climatiques », commente le président de cette association, Gilbert Barnachon, lui-même agriculteur en production végétale, à Communay au sud de la métropole. Preuve d’un groupement qui fédère, le Geda s’est réuni pour sa 40e assemblée générale cette année.
Les exploitants sont accompagnés par des techniciens de la chambre d’agriculture du Rhône, comme Eric Farré, spécialisé sur les grandes cultures : « On s’occupe de temps d’animation technique, de la formation et aussi de l’information. C’est un groupe qui travaille et qui innove. »
Gilbert Barnachon précise : « Parce que tous les agriculteurs ont leur façon de cultiver, nous veillons à ne pas les opposer. N’oublions jamais que ce sont bien les agriculteurs qui font l’agriculture. » Preuve d’une profession qui ne cesse de s’adapter, Gilbert Barnachon a été un précurseur il y a 25 ans, en cessant de labourer ses terres. Une pratique qui limite l’érosion des sols.
Aujourd’hui, c’est la réduction des émissions de dioxyde de carbone qui occupe une partie de l’actualité des agriculteurs de l’Ozon. « Nous avons sur le territoire treize exploitations labellisées bas-carbone : choix d’engrais consommant moins d’azote, couverture des sols plus longtemps… C’est aussi une commercialisation locale de la production. Stocker, trier, vendre en direct, les céréaliers sont aussi dans cette démarche de valoriser le local », complète Gilbert Barnachon.
D’ailleurs, la Métropole de Lyon a cofinancé des trieurs à grains. « On sent de la part de cette collectivité une volonté de travailler avec l’agriculture », ajoute Eric Farré.
Chiffres clés
- 1/4 des adhérents du Geda sont en bio.
- 1/4 des adhérents ne labourent plus les sols.