La Rize : quand l’homme s’inspire des castors

C’est une méthode émergente. C’est surtout une première sur le territoire de la métropole : améliorer une partie du ruisseau de la Rize à l’aide de structures naturelles dites de type « castor ». La première phase d’un grand projet de restauration de ce cours d’eau.

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La Rize, c’est un nom qui parle à tout le monde. Ce ruisseau est en réalité une résurgence de nappes phréatiques qui emprunte un ancien bras du Rhône. Il traverse les communes de Décines-Charpieu, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne avant de se jeter dans le canal de Jonage.

À la suite d’un état des lieux, des problématiques ont été relevées : un lit beaucoup trop large au regard du débit de l’eau et une très faible pente. Il a donc été décidé de restaurer le dynamisme d’écoulement des eaux. Mais selon un procédé peu ordinaire. « L’époque n’est plus aux travaux lourds systématiques, avec l’usage de pelles mécaniques par exemple, qui ont aussi des effets négatifs sur le ruisseau et son cortège de biodiversité. Si dans certains cas de tels engins sont indispensables, nous recherchons aujourd’hui à limiter nos impacts », commente Flavie Crouzet, du service Cycle de l’eau à la Métropole de Lyon.

C’est là qu’une technique peu commune fait parler d’elle. « Les castors vivent avec les cours d’eau depuis huit millions d’années », rebondit Pauline Bermond-Schneider, cheffe de projet Aménagement et ouvrage Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) pour la Métropole. La transition est donc toute trouvée : la restauration d’une partie de la Rize va se faire en imitant le castor. Encore peu connu en France, cet aménagement sera une première sur le territoire.

Une multitude de petites structures bois

« On s’inspire effectivement de ce que font les castors, c’est‑à-dire des structures faites d’un millefeuille de branchages et de terre. Cette méthode a l’avantage de complexifier le milieu, l’eau s’écoulant à travers les branches est ainsi ralentie. Les structures bois permettront de resserrer le lit de la rivière, en dynamisant et diversifiant les écoulements de l’eau », précise Pauline Bermond‑Schneider. Quelques agents de la Métropole de Lyon ont d’ailleurs assisté à l’installation de ce type d’ouvrage au sud de Clermont‑Ferrand.

À partir du mois de mai, des épis seront installés entre la passerelle des Noyers et le pont de Décines, sur une distance de 300 mètres. « En fonction de la réaction du ruisseau, nous procéderons à des ajustements des structures bois », ajoute Pauline Bermond‑Schneider. Une fois ces ouvrages de type « castor » installés, des indicateurs de suivi seront mesurés. Cette initiative se fait en étroite collaboration avec la société Agrinichoirs, qui travaille entre autres à restaurer une biodiversité agroécologique, et en partenariat avec l’Agence de l’eau.

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