Au commencement était une pomme
Notre territoire est précurseur en matière de traitement des déchets alimentaires. Pour Isabelle Petiot, vice-présidente à la réduction et au traitement des déchets et à la propreté, c’était une priorité : « La lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de nos ressources naturelles passent inévitablement par la réduction de nos déchets. Il est urgent de ne plus les envoyer à l’incinération, mais de les valoriser. »
Cet enjeu, vous y contribuez au quotidien. Prenons un exemple : vous venez de manger une pomme. Comme plus de 30 % de nos déchets, elle est compostable. À défaut de disposer d’un composteur individuel ou partagé, le trognon ira dans une borne à compost, puis sur une plateforme de compostage comme celle des Alchimistes, à Vénissieux.
Tous les déchets alimentaires y sont analysés pour identifier les indésirables. Il s’agit des éléments non compostables qui atterrissent dans les bornes. Ils représentent 5 à 6 % des déchets alimentaires collectés. On y retrouve d’ailleurs de plus en plus de sacs plastiques, alors qu’il est formellement interdit d’en jeter. Y compris lorsqu’ils sont dits “biodégradables”.
Les solutions de compostage ne manquent pas dans la métropole !
- Composteur individuel : demandez gratuitement votre propre matériel de compostage, en appartement comme en maison, sur toodego.com. La Métropole en a déjà distribué 26 000 !
- Composteur partagé : il existe 900 sites de compostage collectif, que vous pouvez contribuer à alimenter et entretenir. S’il n’y en a pas à proximité, vous pouvez demander à en installer un sur l’espace public ou bien dans votre copropriété ! La liste des composteurs partagés dans la métropole.
- Bornes à compost : elles sont accessibles à tous dans les rues de notre métropole. Il y en aura environ 2 500 d’ici la fin de l’année. Trouvez une borne à compost près de chez vous.
Quand vos déchets prennent Racine
La majorité des déchets est ensuite acheminée vers une plus grande plateforme de traitement, comme celle de Racine, à Ternay.
Arrivés sur le site, ils sont mélangés avec du broyat de végétaux pour former de grandes buttes, appelées andains où le travail de fermentation commence. Celui-ci génère de la chaleur, amenant la température de ces tas entre 75 et 85 °C ; ce qui au passage permet de tuer les pathogènes éventuels. Il faudra attendre un mois pour que des bactéries se développent et entament la décomposition de notre trognon.
Ensuite, les andains sont transférés pour la deuxième phase du processus, d’une durée de deux mois : la maturation.
Dernière étape du traitement, les tas de compost sont passés dans une machine pour retirer les indésirables et produire un compost prêt à l’emploi.
Le retour à la terre
Nos déchets alimentaires deviennent en quelques mois une vraie ressource pour le territoire. Comme le précise Florian Delorme, le responsable du site de Racine, « 80 % de la production de compost est vendue à des agriculteurs sur un périmètre d’environ 50 km ». On le retrouve également dans les magasins de jardinage de la métropole, ou directement à Ternay.
[VIDEO] De la borne au champ comment sont valorisés vos déchets alimentaires ? Suivez le chemin du compost.
En chiffres
- 53kg de déchets alimentaires jetés par personne et par an
- 150 tonnes de déchets alimentaires collectés chaque semaine sur la métropole de Lyon
- 6 grands lyonnais sur 10 trient leurs déchets alimentaires*
+ de 7000 tonnes de déchets alimentaires collectées d'ici fin 2024
*Enquête réalisée du 6 au 21 décembre 2023 dans toutes les communes de la métropole