« On a régulièrement des demandes pour accueillir des personnes en situation de handicap. C’était donc logique de se renseigner pour savoir comment les recevoir correctement », relève Serge Alloisio, président du club d’escrime Les mousquetaires de Corbas.
Il a donc suivi en début d’année une formation grâce à la Métropole de Lyon, en lien avec le programme Club inclusif piloté par le Comité paralympique et sportif français.
« Je retiens l’ouverture d’esprit. L’escrime ce n’est pas que la compétition et le haut niveau. Pratiquer un sport peut aider les personnes en situation de handicap à sortir de chez elles. Ça peut aussi leur permettre d’accepter la maladie tout en se prouvant qu’elles sont capables de faire autre chose », ajoute celui qui est président du club depuis dix-sept ans.
En chiffres
- 14 % part de la population française en situation de handicap
- 1,4 % de clubs sportifs français en capacité d’accueillir des personnes en situation de handicap
- 12 clubs formés Club inclusif dans la métropole de Lyon
Deux entraîneurs formés au sport adapté
Fondé en 1996, le club des Mousquetaires de Corbas compte plus d’une centaine de licenciés, de 4 à 63 ans. Avec deux maîtres d’armes formés pour le sport adapté. Et on ne vient pas à l’escrime par hasard. « Discipline, autorité, adresse, jeux et plaisir bien sûr, voilà les grandes lignes. Il faut faire confiance à l’adversaire, parce que c’est lui qui précise qu’il est touché », rapporte Serge Alloisio.
Si à Corbas, l’épée et le fleuret sont possibles, le sabre, la troisième pratique de l’escrime, n’est en revanche pas au programme. « Les enfants débutent par le fleuret avant de passer à l’épée après 13 ans. »
Installés dans le gymnase Jean-Falco, les escrimeuses et escrimeurs peuvent se défier sur huit pistes électriques. Mais pour l’un des clubs parmi les plus importants de la région, l’engagement se fait aussi hors de ses bases.
Un lieu pour accueillir les personnes en fauteuil roulant ?
Chaque semaine, des ateliers d'escrime sont organisés pour des femmes atteintes du cancer du sein à l’hôpital Édouard-Herriot. « On travaille également avec la Maison pour tous de Saint-Laurent-de-Mure. Ils ont une salle adaptée pour accueillir des personnes en fauteuil roulant, ce qui n’est pas possible chez nous. Nous sommes en discussion pour ouvrir des séances là-bas. De plus, l’un de nos entraîneurs, Gaspard, est formé pour accueillir des victimes de violences sexuelles et sexistes. Là aussi, on réfléchit à raccrocher avec l’escrime », conclut Serge Alloisio.