L'accueil des femmes victimes de violence dans les Maisons de la Métropole

À l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, la Métropole s'engage auprès des victimes et se mobilise au quotidien notamment au travers des Maisons de la Métropole de Lyon.

Le 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Des violences qui prennent des formes multiples dans différents domaines à la maison, à l’université, au travail, dans le milieu médical, au sport, etc.

En 2023, d’après le décompte des associations, ce sont déjà 95 femmes qui ont été tuées par leur conjoint ou ex conjoint. Et d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, en 2022, 244 000 victimes de violences conjugales ont été recensées. Un chiffre en hausse de 15 % sur un an et qui a doublé depuis 2016.

Au-delà de la journée du 25 novembre, il y a donc urgence à agir sur le sujet et à briser le silence. Toute l’année, les 58 Maisons de la Métropole de Lyon sont ouvertes aux femmes victimes de violence pour les accueillir et les accompagner.

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Offrir un espace d'écoute

Émilie Bissardon est assistante sociale depuis dix ans à la Métropole de Lyon et depuis un an, elle travaille en polyvalence de secteur à la Maison de la Métropole de Lyon 8e Latarjet.

La polyvalence de secteur, c’est un service social de proximité qui permet à chaque habitant de passer la porte et de rencontrer un travailleur social.

La professionnelle accueille et accompagne donc entre autres des femmes victimes de violences. « Nous intervenons à tous les moments, explique-t-elle. Il y a les personnes qui passent la porte pour dire directement : je suis victime j’ai besoin d’aide, et d’autres qui viennent nous voir pour autre chose ». La relation de suivi, de confiance qui va s’établir avec le travailleur social va parfois permettre de libérer la parole. « On va avoir quelqu’un qui va venir nous voir pour une dette de loyer, on travaille sur le budget, on se voit plusieurs fois, on a quelques fois l’impression de ne pas forcément avancer et puis un jour à la fin de l’entretien la personne va se confier. »

Pour les situations de violence, un dénominateur commun est souvent la question de l’isolement. Restaurer une estime, retisser du lien, permet aux personnes de cheminer pour verbaliser et parfois se rendre compte que ce qu’elles vivent n’est pas normal. « Nous avons un rôle pour remettre ces personnes en lien : avec un médecin, des voisins, les parents d’élèves de l’école… Cela leur permet de prendre du recul sur leur situation, de se dire : je ne suis pas seule et les personnes avec qui je parle me disent que ce que je vis n’est pas normal », explique Émilie Bissardon.

Nommer les choses peut prendre du temps, mais l’objectif est de permettre aux personnes d’avoir des occasions d’échanger et de ne pas être recroquevillées sur elles-mêmes.

Parfois, nous avons l’impression d'être démunis ou de ne pas pouvoir faire assez, mais nous aurons offert un espace d’écoute qui permet plus tard de travailler d’autres choses.

Émilie Bissardon,

assistante sociale à la Maison de la Métropole Latarjet

Accompagner et réorienter

Au-delà des personnes qui viennent vers eux, les travailleurs sociaux peuvent aussi être sollicités dans le cadre des évaluations de protection de l’enfance en cas d’informations préoccupantes ou d’alertes sur les adultes vulnérables.

Une fois que les mots ont été posés, l’accompagnement peut prendre diverses formes. Transmettre le numéro unique, « même si elles ne l’utilisent pas tout de suite, ça restera », préparer le départ, aider les mamans à poser des mots auprès des enfants, aborder le juridique « on peut faire le lien avec l’assistante sociale du commissariat par exemple quand c’est difficile d’aller porter plainte », trouver les lieux de soins adaptés… Les équipes des Maisons de la Métropole vont aussi faire le lien et orienter vers les associations « comme Viffil ou Le Mas, qui sont spécialisées et ont un regard plus fin que le nôtre, mais on peut poursuivre l’accompagnement en lien avec elles », explique Émilie Bissardon.

De plus en plus de dispositifs existent pour mettre en sécurité et accompagner les femmes victimes de violences, « même si cela reste difficile et pas toujours en adéquation avec la situation particulière vécue par la victime ». « La question est de plus en plus abordée auprès du grand public, beaucoup plus que quand j’ai commencé il y a dix ans », souligne Émilie Bissardon. Mais pour elle, il ne suffit pas de sortir un catalogue de dispositifs. « Le métier de travailleur social, c’est d’accueillir et d’accompagner et laisser aux victimes la possibilité de se rendre compte de ce qu’est la violence. Ce n’est pas toujours simple de dissocier la violence du conflit, de se rendre compte de l’emprise dans laquelle on est installée.»

Pour elle recevoir inconditionnellement, c’est donc la clé.

« Plus nous permettrons aux usagers d’être accueillis, respectés pour qui ils sont, avec leurs histoires et leurs temporalités, plus cela leur permettra de verbaliser leurs émotions et être acteurs de leurs parcours.

Émilie Bissardon,
assistante sociale à la Maison de la Métropole Latarjet

Vous avez besoin d’aide ? À qui vous adresser

  • 3919 : numéro d’écoute, d’information et d’orientation national destiné aux femmes victimes de violences, leur entourage et les professionnels concernés. Anonyme et gratuit, accessible 24h/24
  • Les numéros d’urgence gratuits depuis un poste fixe ou un portable même bloqué ou sans crédit :

17, police et gendarmerie

112, services d’urgence européen

15, urgences médicales

18, pompiers

114, en remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques.

  • Plateforme numérique de signalement des violences et d’accompagnement des victimes :

Tchat anonyme et gratuit, accessible 24h/24 7j/7 pour échanger avec des policiers ou des gendarmes formés aux violences sexistes et sexuelles.
Signalement victimes de discrimination
Signalement victimes de violence conjugale, sexuelle ou sexiste

Le violentomètre : un outil pour mesurer la violence dans son couple

Le violentomètre, c’est un outil très simple qui permet d’évaluer la toxicité de sa relation amoureuse. Présenté sous une forme de règle gradué, il rappelle ce qui revêt ou non des violences dans le couple. Objectif : aider les femmes et les hommes victimes de violences à sortir de la spirale infernale.

Accéder au violentomètre

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