Accompagner un proche en situation de dépendance est un rôle gratifiant. Mais il peut aussi s’avérer éprouvant, tant physiquement qu’émotionnellement. À la Maison de répit, les aidants peuvent venir se ressourcer. Ils sont accueillis quelques heures ou quelques jours, avec ou sans leur proche en situation de dépendance.
Sur place, ils bénéficient de soins (ostéopathie, réflexologie, aide psychologique…) et d’un soutien de la part de la soixantaine de bénévoles.
Pour Naja, qui vient régulièrement le vendredi, cet accompagnement est précieux :
C’est mon moment. Dans le fait d’être aidante, au-delà de la disponibilité que cela demande, il y a une inquiétude permanente. La Maison de répit permet de souffler.
Naja,
aidante
Construite au cœur d’un espace boisé d’un hectare à Tassin-la-Demi-Lune, tout y a été pensé pour créer un environnement serein. Un bardage en bois sur la façade, des couleurs chaudes et des canapés confortables dans la salle commune, des chambres médicalisées au standing des meilleurs hôtels… Le lieu est bien loin des clichés sur les établissements de santé.
Pour Henri de Rohan-Chabot, directeur général de la Fondation France Répit, à l’origine du projet, ce cadre joue un rôle important : « Le premier besoin des aidants est que leurs proches bénéficient d’une qualité de soins. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils peuvent commencer à s’intéresser à leur propre situation. »
Et si vos proches étaient des aidants qui s’ignorent ?
On estime à 165 000 le nombre d’aidants dans la métropole. Pour les épauler, en plus de la Maison de répit, le territoire dispose de plus de 300 services, allant de l’aide aux démarches administratives au soutien psychologique et social, en passant par la formation. Depuis 2020, l’association Métropole aidante, soutenue par la Métropole, répertorie et promeut ces services sur un site internet unique.
Mais, face à un public qui a tendance à s’ignorer, l’enjeu de cette association n’est pas seulement de leur proposer un guichet unique, il est aussi « de sensibiliser le grand public, afin que chacun puisse prendre conscience de son rôle d’aidant », rappelle Fleur Desrousseaux, directrice de l’association.
Une dynamique enclenchée
Fort du succès de cette expérimentation, un projet dans le domaine du médico-social a vu le jour sur le terrain attenant à la Maison de répit : un habitat inclusif à destination de personnes avec un handicap psychique. Plus loin de nous, à Boulogne-Billancourt, un autre établissement, conçu sur le modèle de celui de Tassin, devrait ouvrir ses portes en 2025.