Le 28 mai, l’Assemblée nationale a adopté un amendement visant à supprimer les ZFE. Des députés de divers bords politiques en ont éructé de joie, revendiquant une victoire majeure. Mais une victoire pour quoi, pour qui ? Pour les 40 000 personnes décédant de maladies liées à la pollution chaque année en France ? Pour les enfants et nouveau-nés, qui exposés à un air pollué risquent de développer allergies, cancers, asthme, eczéma, obésité ou encore syndromes dépressifs ? Pour les populations les plus précaires, qui le plus souvent sont celles qui vivent aux abords des axes les plus pollués ?
Oui, les ZFE sont des outils imparfaits et à eux seuls insuffisants. Le changement climatique, le chauffage au bois, l’industrie et bien d’autres encore, sont autant de sources de pollution sur lesquelles il est difficile d’influer à l’échelle métropolitaine. Mais le trafic routier reste l’un des principaux émetteurs, encore plus dans notre agglomération. Rappelons encore que c’est le gouvernement qui a imposé l’instauration de ZFE pour se conformer aux critères environnementaux européens.
Plutôt que travailler le fond du sujet, qu’obliger le gouvernement à proposer un réel accompagnement des ménages et des entreprises à la transition, une partie des députés a préféré se lover dans la démagogie en simplifiant un sujet éminemment complexe. Victoire pour quoi, pour qui donc ? Fort heureusement, derrière l’esbrouffe, les ZFE sont encore loin d’être supprimées. Malheureusement, c’est une occasion loupée de plus d’améliorer un dispositif qui permettra de préserver durablement notre santé.
Socialistes, la gauche sociale et écologique et apparentés