Un Empire, des peuples : la diversité s’expose à Lugdunum

L’exposition ne se limite pas à retracer les parcours individuels. Divers œuvres et objets venus des collections internes du musée mais aussi de musées comme le Louvre et d’autres institutions nationales et européennes, viennent appuyer et enrichir le récit de vie des personnages. Bijoux, vaisselles, sculptures ou encore petits objets du quotidien sont autant d’artefacts qui permettent de mieux comprendre les identités plurielles qui composaient cet Empire, et le rôle central que Lyon, l’antique Lugdunum, y a joué.

Le point de départ de cette exposition, ce sont les inscriptions gravées sur des stèles funéraires de six individus, trois hommes et trois femmes, issus de différentes régions de l'Empire romain. Ces témoignages, rares pour une période aussi ancienne, permettent de retracer leur parcours de vie et leurs liens avec Lyon.

L’exposition met en avant la diversité qui régnait au sein de l'Empire romain, tant sur le plan culturel que linguistique et religieux, notamment grâce aux routes terrestres et fluviales, très développées pour l’époque. « Il n’y a pas qu’une manière d’être romain » précise Armande Cernuschi, chargée d’exposition au Musée Lugdunum, « et c’est exactement ce qu’on cherche à montrer dans cette exposition ».

Peu connu et pourtant essentiel à la mise en valeur des œuvres d'art dans les expositions ! "C’est moi qui les aie toutes soudées", confie Eddy Telles, mouleur-socleur des œuvres du musée Lugdunum, visibles dans l’exposition Un Empire, des peuples. Son travail consiste à sécuriser les objets tout en rendant les socles aussi discrets que possible. Ce métier demande une grande minutie, surtout pour des œuvres fragiles comme les colliers, où la soudure doit être extrêmement fine pour ne pas détourner l’attention de l’objet. La fabrication des socles, souvent en bronze, exige une précision extrême afin de protéger les pièces d’une altération potentielle. "C’est un métier de patience", explique-t-il, évoquant une progression lente, centimètre par centimètre, pour garantir une présentation parfaite. Formé "sur le tas" au musée Guimet, il souligne l’importance de ce savoir-faire, indispensable pour préserver et sublimer les œuvres exposées.

Le parcours de l’exposition est structuré de sorte à impliquer activement les visiteurs dans le décryptage des informations.

 On a fait vraiment attention d’avoir des solutions qui sont adaptées pour tous les publics, donc cette année on a travaillé avec le scénographe pour avoir des dispositifs ludiques et faciles d’utilisation.

Armande Cernuschi,
Chargée d’exposition au Musée Lugdunum

Plusieurs dispositifs de médiation et illustrations grands formats sont disponibles dans l’exposition pour mieux s’immerger dans l’univers des personnages (cabanes à stèles, projections animées pour faire parler les écritures ; cartes animées ; films ; manipulations ; récits sonores…).