À coup sûr, vous ne regarderez plus le skatepark de Gerland du même œil ! Car sous ses pistes, dans les sous-sols d’une ancienne friche industrielle, se niche une centrale de production de froid.
Cet équipement produit de l'eau froide et l'injecte dans un réseau de conduites qui vont jusque dans les bâtiments du quartier pour les rafraîchir.
Une centrale de froid, ça marche comment ?
- Des groupes froids produisent de l'eau froide à 5 degrés
- Cette eau est injectée dans le réseau du quartier.
- Les bâtiments raccordés disposent alors de cette eau glacée pour produire de l’air frais.
- Dans le processus, de l’eau puisée dans les nappes d'infiltration du Rhône a été réchauffée mais elle retourne dans le Rhône, toujours à une température inférieure à celle du lit du fleuve, afin d’en respecter l’écosystème.
La centrale de Gerland s’adapte par ailleurs aux différentes saisons. Au plus fort de l’été, elle permet de stocker du froid (sous forme de glace). En hiver, elle fonctionne au ralenti en alimentant des structures comme les laboratoires ou les data centers.
Pourquoi plus performante ?
Ce mode de fabrication de climatisation est bien plus efficace que les systèmes classiques : pour 1kWh d’électricité consommé, la centrale de froid fournit entre 5 et 6 kWh de froid. Pour comparer, une climatisation collective classique fournit entre 1,5 et 3kWh de froid pour 1kWh d’électricité consommé. Enfin, cette centrale valorise les eaux d’infiltration du Rhône pour son fonctionnement et fabrique donc ainsi du froid à partir d’une énergie renouvelable, non émettrice de gaz à effet de serre.
Cette nouvelle centrale de froid sera capable à terme d’alimenter les 4,2 km de réseau de climatisation de Gerland et ainsi de refroidir 300 000 m² de bureaux. Le LOU rugby, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, le Centre International de Recherche contre le Cancer ou encore le pôle de formation Agrapole ont déjà prévu de s’y raccorder.
Une climatisation partagée moins gourmande en énergie
Le réseau de froid de Gerland présente l’avantage de climatiser les bâtiments du quartier à partir de la fraîcheur de l'eau des nappes d'infiltration du Rhône. Cela évite de rejeter de l'air chaud, comme le font les climatiseurs classiques qui favorisent les îlots de chaleur urbains (ces secteurs qui emmagasinent la chaleur le jour et la rejettent la nuit). Ce type d’installation est aussi deux à trois fois plus sobre qu’une climatisation standard installée dans un bâtiment individuel.
Ce projet va permettre d’économiser chaque année l'équivalent de la consommation énergétique de 500 logements, en consommant trois fois moins d’électricité que dans un procédé classique de climatisation.
- Bruno Bernard,
Président de la Métropole de Lyon