Elle a fait de la France son pays de recherche et a pris pour terrain d’étude une pathologie qui touche 60 millions de personnes dans le monde : les tremblements essentiels. « Lors de mon master, j’ai travaillé sur le sujet et j’ai eu envie de suivre un projet porteur de sens, en lien avec la vie quotidienne », résume Sarah Souheil Gebai. Son attrait pour la santé fera le reste. La chercheuse concentre ses travaux sur les tremblements involontaires causés par des troubles neurologiques. En France, le nombre de patients est estimé à près de 300 000 et 2,5 millions en Europe.
Si des médicaments existent pour réduire temporairement les symptômes, ils peuvent avoir des effets secondaires désagréables. Sarah Souheil Gebai tente d’y remédier en développant un dispositif médical pour les membres supérieurs. « J’ai développé un bracelet non invasif paramétré pour diminuer l’amplitude des tremblements chez les patients, sans prise de médicaments », précise-t-elle. En développement, le dispositif fonctionne sur un concept similaire à celui de la construction antisismique.
Lauréate du Prix de la jeune recherche
Autrice de plus de 25 publications scientifiques et citée plus de 120 fois par ses pairs, Sarah Souheil Gebai a, pour elle, l’assurance d’y croire. Née au Brésil, elle grandit au Liban puis pose ses valises à Lyon ces dernières années, après avoir débuté son doctorat en sciences de l’ingénieur à Paris.
Titulaire d’un master en génie mécanique obtenu au Liban, elle se penche sur cette pathologie avec la ferme ambition de développer et commercialiser son produit. Le projet de création d’entreprise est sur les rails pour 2026. Sarah Souheil Gebai a notamment travaillé à Villeurbanne pour Pulsalys, qui crée des ponts entre le monde académique et les entreprises. Elle a d’ailleurs bénéficié d’un financement de recherche pour tester la faisabilité du produit.
Alors qu’elle travaille actuellement au développement d’un prototype brevetable, elle compte mener son étude clinique d’ici à la fin de l’année.
Signe aussi du potentiel de son projet, Sarah Souheil Gebai s’est vu remettre en octobre 2024 le prix Coup de cœur du jury à l’occasion du Prix de la jeune recherche, organisé par la Métropole et la Ville de Lyon, en partenariat avec la Communauté d’universités et établissements (ComUE) Université de Lyon. Une reconnaissance pour celle qui a d’ailleurs déjà trouvé un nom à son bracelet : TrembLess.
Envie de donner un coup de pouce à vos travaux ? Le Prix de la jeune recherche revient en 2025. Vous pouvez toujours postuler jusqu'au 15 juin.