À Lyon, des travaux sous-marins pour sécuriser le pont Maréchal Juin

Le pont Maréchal Juin, qui enjambe la Saône pour relier les Cordeliers au Vieux Lyon, avait besoin de travaux pour sécuriser une de ses bases. Les équipes de la Métropole surveillaient la situation depuis longtemps et sont intervenues pour résoudre le problème.

Des hommes-grenouilles sous le pont Maréchal Juin

Le jeudi 15 septembre, à 5 h 30 du matin, on pouvait voir des hommes-grenouilles nager dans la Saône. Objectif de cette immersion matinale : combler un affouillement, c'est-à-dire l'érosion du lit de la rivière, situé sous une pile du pont Maréchal Juin, celle qui est la plus proche de la Presqu’île.

Une pile, c’est un pilier en béton qui relie la partie haute du pont à ses fondations. Les fondations en question, ce sont deux énormes cylindres, eux aussi en béton, enfouis dans le lit de la rivière. Avec le temps, le courant de la rivière avait emporté la matière qui constitue le fond de la rivière et creusé un trou de plusieurs mètres cubes entre les deux cylindres. Il n’y avait pas urgence, mais il fallait combler cette cavité rapidement pour éviter que la situation ne s’aggrave.

Pont Maréchal Juin : trois semaines de travaux sous l’eau

Les équipes de la Métropole surveillent de près les ponts du territoire. Suite à une inspection, elles ont constaté l’affouillement sous la pile du pont Maréchal Juin. Elles ont donc fait appel à l’entreprise Satif Serfim, spécialisée dans les travaux subaquatiques, pour combler la cavité :

  • Fin août, la préparation des travaux a commencé, avec notamment l’installation de barges, des petits bateaux et plateformes pour travailler au plus près de la pile et entreposer le matériel.
  • Les jours suivants, l’entreprise a travaillé avec les équipes de la Métropole pour mettre au point la meilleure façon de combler la cavité : un coffrage et une armature en acier contre la pile pour couler le béton à l’endroit voulu, entre les deux cylindres, et éviter qu’il ne se disperse dans la Saône.
  • Mi-septembre, en deux matinées seulement, les techniciens spécialisés ont coulé le béton, sous le contrôle des hommes-grenouilles.

Au total, 35 m³ de béton ont été coulés sous l’eau pour remplacer la terre qui avait été déplacée par la force du courant. Car oui, le béton peut prendre sous l’eau ! Il ne sèche pas à proprement parler, mais il subit une réaction chimique qui lui permet de se solidifier.

Des travaux qui s’inscrivent dans le projet Terrasses Presqu’Île

Juste à côté du pont Maréchal Juin, le bas du quai Saint-Antoine connaît lui aussi des travaux importants. Et pour cause : un nouveau parc LPA a été construit sous le quai et l'ancien parking en bord de Saône a été démoli. L’objectif : libérer cet espace pour y aménager, d'ici fin 2023, un jardin fluvial de 8500 m² ! Fini le parking à ciel ouvert qui fermait en cas de crue, place à une promenade piétonne au bord de l’eau, face à Fourvière.

Ces travaux auraient pu aggraver l’affouillement du pont Maréchal Juin s’il n’avait pas été comblé : les grands projets publics sont souvent complexes, et exigent parfois des délais supplémentaires pour garantir le bon déroulé des opérations. Le projet Terrasses Presqu’Île se poursuit : la fin des travaux sur le bas port est prévue pour la fin de l’an prochain.

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