Premières heures en chantier : aider les sans-abri à retrouver un emploi

“Premières heures en chantier” permet à des personnes sans-abri de recommencer à travailler dans des conditions sur-mesure. Grâce au soutien de la Métropole de Lyon, ce programme va pouvoir aider trois fois plus de personnes sur le territoire dès 2022.

Retrouver du travail, pour les personnes sans-abri ou en grande difficulté, c’est parfois très difficile. Employeurs hésitants, manque de confiance en soi, absence de compte bancaire, charge de travail trop lourde pour des personnes qui n’ont pas travaillé depuis longtemps… C’est face à ce constat que le programme “Premières heures en chantier” a été créé. Il est aujourd'hui porté par l’association Convergence.

Premières heures en chantier : un cadre de travail adapté

L’objectif du programme est de proposer un emploi sur-mesure avec :

  • des contrats évolutifs : 4 heures par semaine, puis, éventuellement, 8, 12, 16, 20 heures… Avec la possibilité de revenir en arrière si on a été trop vite ;
  • un salaire au smic horaire, qui peut être reçu en espèces ;
  • des missions à la portée de personnes en manque de confiance en elles ;
  • un accueil et un cadre bienveillants, avec des éducateurs et éducatrices spécialisés ;
  • un suivi social, pour aider les personnes en demande à obtenir des papiers, un logement, un emploi plus pérenne par la suite…

Les contrats proposés sont des solutions temporaires. Le programme est conçu comme le petit bain de la piscine, dans lequel on apprend à nager, avant de pouvoir plonger dans le grand bain. L’objectif : retrouver confiance en soi et apprendre des habitudes de travail pour se préparer à des emplois plus pérennes.

Premières heures en chantier : à Décines, ça marche !

Le programme, originaire de Paris, a démarré en janvier 2020 dans la métropole de Lyon au Foyer Notre-Dame- des Sans-Abri, situé à Décines. Sur place, les personnes salariées commencent la journée par un passage au bungalow qui leur est destiné. Elles peuvent y prendre une douche, un café, discuter avec d’autres salariés ou des encadrants pour nouer des liens… En bref, commencer la journée comme n’importe quel employé de bureau !

Ensuite, les personnes salariées attaquent leur demi-journée de travail avec des missions porteuses de sens. À Décines, elles trient des vêtements qui seront ensuite revendus à prix solidaires dans les bric-à-brac du foyer ou envoyés dans des vestiaires d’urgences, par exemple.

“Premières heures en chantier” est de plus en plus visible, tant du côté des services sociaux que de certains partenaires employeurs. L’enseigne Franprix, par exemple, propose aujourd’hui des CDI progressifs de 5 heures par semaine aux salariés du programme, pour compléter les 30 heures assurées à Décines, et faire un temps plein ! De quoi aller encore plus loin pour aider les sans-abri à se réinsérer dans la société.

La Métropole de Lyon en première ligne face à la pauvreté

Fin septembre, la Métropole de Lyon a voté une subvention de 140 000 € pour continuer de développer le programme “Premières heures en chantier”. L’objectif : passer d’une vingtaine de salariés à 60 d’ici un an, avec de nouveaux “chantiers d’insertion” à Bron ou Lyon 7e.

Cette subvention s’inscrit dans la stratégie globale de la Métropole pour lutter contre la pauvreté, avec un budget global de près de 8 millions d’euros, co-construit avec l’État, les communes, les associations et l’Action sociale. Ce budget, revu à la hausse, vise notamment :

  • à lutter contre les causes de la pauvreté, avec des dispositifs d’insertion professionnelle comme “Premières heures en chantier” ;
  • à aller vers les publics les plus fragiles pour mieux les scolariser et mieux les loger, avec les services d’urgence sociale ;
  • à aider les jeunes adultes, avec des dispositifs comme le Revenu Solidarité Jeunes (RSJ) ;
  • à aller sur le terrain, avec des rondes nocturnes pour apporter du réconfort aux personnes à la rue, en partenariat avec le Samu social ;
  • à soutenir les entreprises qui veulent aider les plus démunis à se réinsérer, avec l'expérimentation “Territoires zéro chômeur longue durée”...
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