Lyon : la place Gabriel Péri poursuit sa métamorphose

La Métropole de Lyon s'engage à réaménager la place Gabriel-Péri en profondeur, aux côtés de la Ville de Lyon et de l'État, pour que ce site emblématique de Lyon soit plus agréable à vivre et à traverser. Les grandes lignes de ce projet au long cours viennent d'être annoncées et des aménagements concrets sont prévus dès 2023.

C'est le cœur de la Guillotière. La place Gabriel-Péri est un carrefour lyonnais historique qui a été relié au reste de la commune en 1852. À cheval sur le 3e et le 7e arrondissement, la place Gabriel Péri concentre aujourd'hui bien des difficultés : difficultés de circulation avec tous ces modes de transports qui se croisent, mal-logement, insécurité et saleté sur la voie publique.

À elle seule, la place Gabriel-Péri réunit de nombreux défis :

  • conserver la diversité sociale et culturelle, principalement en agissant sur le logement ;
  • adapter l'espace public pour donner plus de place aux piétons et cyclistes, pour planter plus de nature en ville ;
  • diversifier l'offre de commerces, tout en préservant l'identité de ce quartier historiquement multiculturel ;
  • améliorer la tranquillité publique et le lien social parfois distendu.

La Métropole de Lyon investit dans ce quartier

  • 13 millions euros financés par la Métropole de Lyon jusqu'en 2026 dont 4 millions déjà investis dans le projet

À elle seule, aucune mesure ne réglera la situation d'un seul coup. C'est la raison pour laquelle nous menons un travail global sur de la place Gabriel Péri.

Bruno Bernard,
Président de la Métropole de Lyon

Améliorer les logements

Le quartier Gabriel-Péri rassemble 45 300 habitants et habitants, mais des situations personnelles fortement contrastées :

  • la part de cadres qui vivent dans le quartier a augmenté de 13 points entre 1982 et 2014,
  • 24 % sont des étudiants (deux fois plus que la moyenne à Lyon), du fait de la proximité d'écoles et de facultés.
  • 30 % des habitantes et habitants du quartier Moncey vivent sous le seuil de pauvreté.

Pour la Métropole de Lyon, l'objectif est de mettre fin aux logements indignes afin de réduire le fossé des inégalités sociales qui n'a fait que se creuser dans le quartier. Aujourd'hui, une vingtaine d'adresses sont suivies par les services de la Métropole de Lyon, dans le but d'accompagner les propriétaires à faire les travaux nécessaires.

Connaissez-vous "Histologe" ?

Moisissures, fissures, nuisibles, problèmes d'électricité... La plateforme Histologe recueille les signalements de mal-logement. Elle est accessible en un clic, par ici. En cas de problème, l’Équipe métropolitaine de l’Habitat (EMHA) est joignable par téléphone au 04 26 83 97 82 ou par courriel : emha@grandlyon.com.

Dans un souhait de favoriser l'accès au logement pour toutes et tous, Grand Lyon Habitat réhabilite deux immeubles rue Moncey et rue Paul Bert, dans le but de proposer 4 locaux commerciaux et 22 logements en Bail réel solidaire. Déjà proposé ailleurs, comme sur le site de l'ancien collège Maurice-Scève dans le 4e arrondissement, ce montage permet d’acheter uniquement les murs et de payer un loyer modeste pour le terrain.

En 2023, les logements sociaux du quartier sont répartis entre une vingtaine de bailleurs : afin de coordonner leurs actions en matière de propreté et sécurité, la Métropole de Lyon a monté une coopération inter-bailleurs qui doit faciliter le dialogue et dénouer des situations parfois confuses.

Rendre l'espace public plus agréable

La place Gabriel Péri, c'est le carrefour de plusieurs grands axes lyonnais où convergent des flux de circulation, des transports en commun, beaucoup de piétons, de cyclistes... Dans le but d'apaiser le trafic, la Métropole va accorder plus d'espace aux piétons, aux cyclistes et aux livreurs... sans oublier de faire de la place à la nature en ville !

Dès 2023-2024, ce qui va changer...

  • revoir les passages piétons sur le cours Gambetta en supprimant les îlots pour les piétons au milieu de la route,
  • suppression du stationnement automobile entre les places Raspail et Péri au profit d’un espace végétalisé ;
  • création d'une place de livraison cours Gambetta ;
  • installation de toilettes publiques ;
  • suppression du trafic sur la rue Paul Bert, grâce à la suppression du débouché avenue de Saxe ;
  • élargissement du trottoir rue Paul Bert, plantation de 3 arbres et création de 4 aires de livraison dans les rues adjacentes ;
  • création de 2 passages piétons sécurisés aux intersections avec les rues Bonnefoy et Villeroy.
  • création d'un nouveau square en concertation avec les habitants sur la placette devant la poste. Une rénovation de la fresque Lumière, aujourd'hui en piteux état, est au programme des travaux qui vont s'effectuer sur cette place.

La Métropole de Lyon a déjà mis la main à la poche à hauteur de 2,4 millions d'euros en matière d'aménagement des espaces publics.

... et d'ici 2025

  • Les quais de la station de tramway T1 vont gagner une dizaine de mètres de longueur, afin de s'adapter à l'agrandissement des rames et à ses 45 000 montées et descentes quotidiennes ;
  • Aménagement de la Voie lyonnaise 12 pour les 5 000 à 8 000 cyclistes qui empruntent le cours Gambetta (et les 15 000 qui sont prévus d'ici à 2030). Cette grande piste cyclable va traverser Lyon d'est en ouest, aux côtés des autres voies de ce tout nouveau réseau qui sera achevé en 2026 ;

Pour que le réaménagement du quartier soit vraiment complet, un volet stratégie commerciale est prévu, dont les contours seront révélés à plus long terme.

Le cas du Clip

Construit en 1996, le Centre Liberté Péri (Clip) avec son architecture reconnaissable entre mille est devenu l'un des symboles de la place. Après des années de doute quant à son avenir, décision a été prise de conserver cet immeuble de 450 logements et 12 700 m². Alors que sa démolition aurait coûté entre 70 et 110 millions d'euros, la Métropole de Lyon fera le nécessaire pour le que les 400 propriétaires qui occupent les lieux rénovent les façades dans les années à venir. À l'horizon 2026-2032, la Ville de Lyon prévoit d'installer un équipement public en rez-de-chaussée.

Ce qui a déjà été fait

L'État, la Ville de Lyon, la Métropole de Lyon et d'autres partenaires publics n'ont pas attendu ce début d'année pour unir leurs efforts pour améliorer la situation dans le quartier :

  • mise en place de l'équipe de prévention du dispositif "Ligne 37" (dites "trois-sept"). Elle intervient sur la voie publique pour repérer les mineurs isolés, aller à leur rencontre et les sortir de la rue ;
  • à surface égale, le secteur est nettoyé trois fois plus qu'ailleurs dans la Métropole de Lyon (pour un coût d'1,6 million d'euros par an) ;
  • police municipale, nationale, CRS... les patrouilles de police ont été renforcées ;
  • afin de protéger la place des femmes dans l'espace public : intégration au dispositif de secours Angela, diagnostic de la situation par l'association les Arpenteuses en lien avec le centre social Bonnefoi, marches exploratoires initiées par le Sytral mobilités,
  • création d'un lieu d'informations dédié aux habitantes et habitants : la maison des projets informe sur la mue du quartier et accueille les associations de proximité.
Haut de page