Des noms improbables mais qui font sourire
Ils étaient une cinquantaine à s’être retrouvés ce mercredi matin au Parc de la Tête d’Or pour le grand départ de la Petite transhumance du Grand Lyon. Des enfants beaucoup, accompagnés de leur parents, nounous ou grands-parents. Des passants s’arrêtent interloqués et s’étonnent : « Oh des moutons ». L’occasion d’échanger quelques mots avec les responsables de l'association La Bergerie Urbaine et la quinzaine de bénévoles, qui encadrent le troupeau de 24 têtes venu brouter l’herbe du parc.
La petit cheptel de brebis et agneaux pâturent dans l’espace Martin Luther King du Parc de la Tête d’Or. Parmi les bêtes, il y a Zizou, Pinturault et même Marie-Chantal. Des noms improbables mais qui font sourire. Les enfants s’approchent, sans crainte, juste curieux de voir ces animaux ici, peu habitués des villes. « Je peux les caresser ? », demande un petit garçon de trois ans déterminé à s'approcher, venu avec sa maman. « Oui super ! » s'exclame-t-il quand un bénévole lui fait signe d’approcher. La joie, les sourires et les questions fusent. Les « Et pourquoi ? », reviennent avec insistance parmi les enfants présents.
Quand on pâture dans la ville, nous sommes toujours super bien accueillis, avec beaucoup d’étonnements, de curiosité et de joie
Bastien Massias,
berger et salarié de l’association La Bergerie Urbaine.
Une dizaine de kilomètres par jour
Pour la quatrième année, la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon accueillent et financent la Petite transhumance du Grand Lyon emmené par le troupeau de la Bergerie urbaine. Au programme de cette opération de sensibilisation à l’agriculture urbaine, une transhumance en milieu urbain du Parc de la Tête d’Or jusqu’à Limonest, soit 35 kilomètres de pâturage au rythme des animaux. Un parcours sur quatre jours pour des étapes quotidienne de 9 à 12 kilomètres.
« L’approche itinérante de notre transhumance fait vraiment partie de notre modèle donc les animaux sont habitués à évoluer dans ce cadre. Les brebis pâturent très régulièrement en ville et son habituées à se déplacer, à nous suivre. Elles savent que lorsqu’on se déplace en ville, elles vont de parc en parc et trouveront toujours quelque chose à manger. », explique Bastien Massias, l’un des deux salariés de l’association.
Pour cette première étape, les animaux rejoindront le Parc de la Ceriseraie (Lyon 4e). Le lendemain, l’objectif est d’atteindre Collonges-au-Mont-d’Or puis Saint-Didier-au-Mont-d’Or vendredi, avant de rejoindre l’arrivée à Limonest, samedi 5 octobre où se déroule la Fête de l’agriculture du Syndicat mixte Plaines Monts d’Or.
À la rencontre des habitants
Une déambulation pastorale à l’image des transhumances vers les alpages, destinée à rapprocher les habitants de la nature et des bêtes. Et une invitation à la rencontre autour de l'agriculture urbaine. Chaque jour, une quarantaine de personnes, inscrites au préalable, suivront le troupeau sur le parcours pour partager un moment avec l'équipe de la Bergerie urbaine, au rythme des ovins.
À leur pâturage d’arrivée, des animations sont prévus chaque soir pour partager avec les habitants : guinguettes, marchés de producteurs, visites de fermes, stands... Plusieurs activités sont prévues en début de soirée. Un temps de répit pour les animaux aussi : « on fait en sorte d’avoir des itinéraires variés avec beaucoup d’espaces verts. Elles ne sont pas du tout stressées, ni alertes. », précise Bastien Massias.
« Hop, hop, allez », lance un des bergers. Il est l’heure de démarrer le parcours du jour et de rejoindre dans un premier temps les quais du Rhône, avant de grimper à Croix-Rousse et redescendre dans le quatrième arrondissement pour une première journée qui aura ravi petits et grands.