L’exposition « Épidémies, prendre soin du vivant » ouverte depuis le 12 avril 2024, est un parcours à la fois historique, scientifique et artistique. La mixité des collections permet de mieux cerner le phénomène de société qu’est l’épidémie et d’apprendre à la combattre de façon constructive.
Pensée en amont de la crise sanitaire de la COVID-19, l’exposition est le fruit d’une collaboration entre le Musée des Confluences, la Smithsonian Institution, institution majeure de recherche scientifique aux États-Unis, et un comité composé, entre autres, d’historiens et d’anthropologues. D’autres partenariats avec des artistes et collectifs, comme le Muséothrope de Saint-Étienne, ont permis de créer une scénographie ludique, dans une ambiance aussi douce pour les yeux que les oreilles.
Un parcours interactif
Dès l’entrée, le visiteur a une vision globale de ce que signifie l’épidémie. L’œil est d’abord attiré par les sculptures de verre scintillantes représentant les bactéries et virus qui font partie de l’Histoire, comme la peste bubonique, le VIH et la variole. L’artiste Luke Jerram donne à voir ces microbes terrifiants sous un angle fascinant. En face, plusieurs animaux naturalisés rappellent que les premières épidémies sont liées à la domestication de certaines espèces et à la sédentarisation des Hommes au Néolithique, soit 6 000 ans avant notre ère !
Le rapport entre les humains, les micro-organismes et les animaux est établi. Le visiteur peut alors mettre ses lunettes d’enquêteur et plonger dans ce grand laboratoire à la lumière tamisée.
Les maladies infectieuses sont expliquées grâce à des cartes d’identité, des cartographies interactives, des vidéos et des enregistrements sonores. Le public suit la propagation des agents pathogènes, en lien avec le commerce et la colonisation, mais aussi leur disparition à la suite des mesures sanitaires. Chaque volet invite petits et grands à participer à l’enquête, qu’il s’agisse de questions ouvertes autour de l’évolution des épidémies, ou de micro-organismes à observer au microscope.
Prendre soin du vivant
À chaque époque et à chaque culture, sa réponse face aux épidémies. Certaines civilisations allient la médecine et les rituels religieux : on retrouve par exemple le buste du Dieu Asclépios, vénéré par les gréco-romains ou des représentations de la Danse Macabre, en référence à la peste noire. L’Épidémie est aussi un facteur de rejet et de stigmatisation, que ce soit envers les juifs et les femmes pendant la peste noire en Europe, ou la communauté LGBT dans les années 1980, avec les premiers cas de SIDA.
« Épidémies » met aussi en lumière l’importance des progrès de la médecine et des réactions des sociétés pour endiguer les pandémies. A l’image de la vaccination, dont les premières campagnes permettent d’éradiquer la variole à la fin du 19e siècle.
Au cœur de l’exposition, le public peut observer différents micro-organismes au microscope et se rendre compte que tous les microbes ne sont pas dangereux. Au contraire ! La majorité d’entre eux joue un rôle essentiel pour la biodiversité et certains sont cultivés par l’Homme pour la fermentation des aliments et la production des médicaments.
L’humain partage l’histoire des épidémies avec les animaux et les micro-organismes
Mathilde Gallay-Keyller, cheffe de projet de l'exposition
Finalement, cette exposition nous invite à penser une santé globale. C’est en observant les relations inter-espèces et en prenant soin de nos écosystèmes que l’on pourra lutter contre les maladies infectieuses à venir.
Autour de l’exposition
- Atelier « Atchoum » pour les 6-8 ans et leurs parents : pour observer au microscope et créer ses propres microbes.
- Visite « Le coupable était invisible » pour les 8-12 ans et leurs parents : une visite-enquête pour identifier les virus et bactéries responsables des épidémies.
- 25/05/24 : Journée thématique « Épidémies : décrypter pour avancer ». Projection de « Pandémies » Sophie Bensadoun (CNRS images) et table ronde avec Renaud Piarroux, médecin, épidémiologiste, spécialiste des maladies et Guillaume Lachenal, historien des sciences.
- Visites commentées, visites flash et « Temps pour vous » avec un médiateur du Musée des Confluences.