Le principe de la cohabitation solidaire est simple : les volontaires qui disposent d'une chambre libre chez eux, la louent à un tarif encadré à une personne en recherche de logement. Le tout, encadré par la Métropole de Lyon et des associations, qui veillent à ce que les profils collent. La particularité de l'approche ? La cohabitation proposée est intergénérationnelle !
2 associations pour des colocs solidaires
Pour accompagner et encadrer cette solution de colocation basée sur la solidarité, le partage et la rencontre des générations, la Métropole de Lyon soutient deux associations : Le Pari solidaire Lyon et Tim & Colette. Ces deux structures sont à la manœuvre pour construire ces projets de vie partagée. Depuis 2005 les deux associations œuvrent à la mise en relation des accueillis et des accueillants et au suivi de ces cohabitations. À la rentrée 2023, elles ont reçu 800 demandes de coloc intergénérationnelle pour plus de 100 binômes créés.
Cohabitation solidaire, comment ça se passe en pratique ?
Encadrées à chaque fois par un contrat et une charte, deux formules de partage de logement sont possibles.
- La formule conviviale : le loyer est fixé d’un commun accord entre l'accueillant, l'accueilli et l’association : il ne peut pas dépasser 350 euros quoi qu'il arrive.
- La formule solidaire : pour cette formule, basée sur l'échange et l'entraide, le loyer est fixé à 100 euros. En contrepartie, l'accueilli s'engage à apporter une aide ponctuelle et/ou une présence bienveillante à la personne qui lui ouvre ses portes.
Les contrats sont conclus pour un à douze mois renouvelables.

L’une multipliait les heures de transport pour ses études quand l’autre avait une chambre inoccupée. Marjorie cohabite avec Ghislaine pour la 2e année consécutive à Saint-Priest.
Ghislaine a 73 ans et vit à Saint-Priest depuis six ans. " Cela fait une dizaine d’années que je fais de la cohabitation solidaire avec le Pari solidaire Lyon. Il y a un an, je ne souhaitais plus accueillir quelqu’un. Malgré mes différentes expériences, il y a toujours une petite appréhension. Et puis j’ai été touchée par le parcours de Marjorie. Elle est présente une semaine sur deux, c’est un rythme qui me convient parfaitement. Nous avons chacune nos rayons dans le frigo. D'ailleurs, Marjorie cuisine très bien." Ce que lui apporte le partage de son logement ? " Ça me rajeunit ! Et bien sûr il y a les rencontres. La première année, j’ai accueilli une Japonaise, Sarah, avec qui je suis toujours en contact. Elle s’est même mariée en 2019 dans la cathédrale Saint-Jean à Lyon. Et grâce à cette rencontre je suis allée au Japon. Sa maman et sa sœur sont aussi venues chez moi. J’ai aussi accueilli une Brésilienne, Ariane, une Iranienne, Roshanak, et maintenant une Roannaise !"
Marjorie de son côté, suit un BTS communication au lycée Condorcet de Saint-Priest. Avant la cohabitation solidaire, " une semaine sur deux, je me levais tous les jours à 4 h 45 pour aller à Lyon et je ne rentrais pas avant 21 heures ! C’était épuisant. Maintenant, je ne suis qu’à quelques minutes du lycée. On mange ensemble tous les soirs avec Ghislaine, c’est un moment important. J’ai ma chambre avec un bureau pour travailler. On échange beaucoup avec Ghislaine, et dès qu’il y a un doute, on en parle rapidement. C’est évidemment bien plus confortable comme situation, ce qui favorise mes études. Il y a beaucoup de partage avec Ghislaine et un lien différent s’instaure chaque jour entre nous."