L’égalité partout pour toutes et tous. Comme chaque année, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, la Métropole de Lyon organise les Journées de l’égalité du 10 au 18 mars. Et en 2025, ces Journées seront l’occasion notamment de parler de santé des femmes. Un domaine où les inégalités de genre sont encore prégnantes et qui est à la croisée de nombreuses problématiques.
Une thématique centrale
« La santé est un bon pivot pour pouvoir aborder plein de questions différentes », explique Louise Muller-Prokob, étudiante à l'Université Lyon 2 en études sur le genre et qui accompagne l’association Femmes Ici et Ailleurs sur l’organisation de ces Journées de l’égalité. « La santé, prise en compte de manière large est physique, psychique mais aussi sociale. Cela croise les questions d’exclusion sociale, de pauvreté, d’accès aux droits. La santé se décline à l’infini. Si on la considère comme un état de bien-être social, cela veut dire que les inégalités sociales de genre en font partie, car elles impactent la manière dont on va vivre au quotidien. »
Mettre la problématique sur le devant de la scène, c’est donc un des objectifs de ces Journées de l’égalité. « Cela fait peu de temps que l’on s’intéresse aux inégalités de santé entre femmes et hommes alors que c’est un vrai sujet de santé publique », souligne Marie Charvet de l’association Femmes Ici et Ailleurs.
Des inégalités qui sont inhérentes à la manière dont la médecine s’est construite et pratiquée depuis toujours. « Les connaissances en médecine se sont construites centrées sur les hommes, les maladies ont été pensées autour d’eux, les médicaments testés sur eux, explique Louise Muller-Prokob. Ce qui explique que beaucoup de maladies vont être repérées plus tard chez les femmes, cela retarde leur accès à la santé ». À l’image de l’endométriose, maladie dont on ne parle que depuis peu alors qu’elle touche une femme sur dix.
Briser les tabous
La question des inégalités de santé rejoint aussi celle de la précarité, car accéder à la santé c’est aussi avoir les ressources pour le faire et les femmes sont plus touchées par la précarité sous toutes ses formes. « Les femmes sont davantage concernées par des emplois plus précaires, leurs ressources économiques sont plus réduites et dans la configuration familiale, elles sont plus souvent cheffes de famille. Elles ont la responsabilité du reste de la famille et vont être amenées à renoncer à des soins pour elles-mêmes, détaille Louise Muller-Prokob.
Beaucoup de femmes laissent la priorité à la santé de leur famille avant la leur.
Marie Charvet,
association Femmes Ici et Ailleurs
Et placer la question de la santé des femmes au cœur des Journées de l’égalité, c’est aussi lutter contre les tabous qui restent un frein important à la santé. En particulier sur le sujet des règles : endométriose, syndrome prémenstruel, etc. « Pour pouvoir accéder à la santé, il faut pouvoir en parler », souligne Louise Muller-Prokob.
Aller vers

Pour faire avancer cette question, il était donc important d’aller vers les habitantes et habitants de la métropole. Pendant la semaine des Journées de l’égalité, le Hello Bus (bus info-santé de la Métropole) sera présent sur trois marchés dans trois communes du territoire.
« Nous serons en compagnie d’infirmières, d’assistantes sociales pour apporter des réponses concrètes sur tous les domaines, pour dire aux femmes : attention à votre santé, mais aussi pour les informer sur les ressources, les réponses qui peuvent exister notamment au sein des Maisons de la Métropole, des Centres de santé et d’éducation sexuelles ou bien de la nouvelle Maison des femmes de Lyon, détaille Marie Charvet. L’objectif est d’essayer d’ouvrir les écoutilles des femmes le plus pragmatiquement possible, mais aussi de recevoir les sujets qu’elles vont nous amener ».
En règle générale et notamment dans la santé, il est essentiel d’aller à la rencontre des habitants, dans leur environnement. « Parce que les inégalités sont territoriales aussi, les ressources sont inégalement réparties avec des endroits où il y a plus de précarité, moins de services publics », souligne Louise Muller-Prokob.
Le Hello Bus, sera présent et accessible gratuitement et sans inscription de 9 heures à 12 heures :
- Le jeudi 13 mars sur le marché d’Oullins-Pierre-Bénite (parking de l’Hôtel de Ville, 25 rue Diderot);
- Le vendredi 14 mars sur le marché des Semailles à Rillieux-la-Pape (Place Maréchal Juin) ;
- Le lundi 17 mars sur le marché de Bron (Place de la Liberté).
À cette occasion, la Métropole organise également, en lien avec l’association Règles élémentaires, une collecte de produits de protections périodiques. En France, 4 millions de femmes souffrent de précarité menstruelle. Vous pouvez participez en venant déposer des produits dans la boîte mise à disposition par le Hello Bus lors de son passage sur les marchés.
À partir du 8 mars et jusqu'au 28 mai, une collecte est aussi organisée dans divers lieux de la métropole.
Sensibiliser dès le plus jeune âge

La santé des femmes sera aussi discutée lors de la conférence : Prenons soin d’elles, pour un meilleur accompagnement des femmes en matière de santé. Une table ronde en présence de l’historienne Muriel Salle, du Dr Julie Perlier, gynécologue au sein de la Maison des femmes de Lyon, du Dr Naoual Bakrin, chirurgienne gynécologue aux HCL et animée par la journaliste Clémence Leveau.
Le mardi 11 mars de 17h45 à 20h30, à l’Hôtel de Métropole, 20 rue du lac, 69003 Lyon , gratuit sur inscriptions.
La question de l’égalité entre femmes et hommes sera aussi au cœur d’actions de sensibilisation dans plusieurs collèges de la métropole : à Francheville au collège Christiane Bernardin, à Neuville-sur-Saône au collège Jean Renoir et à Meyzieu au collège Olivier de Serres.
« Nous allons créer des quiz pour les collégiennes et les collégiens pour parler égalité entre filles et garçons, mais aussi apporter les outils que la Métropole a mis à disposition des établissements comme le livret "Tout ce que tu as toujours voulu savoir sur les règles », ou l’exposition "Lutte des femmes, progrès pour tous », détaille Marie Charvet.
Ce type d’actions éducatives peut être sollicité sur le portail éco-citoyen de la Métropole.
« On a toutes et tous des stéréotypes par rapport à la santé qui peuvent amener à créer des inégalités. D’où l’enjeu d’intervenir dans les écoles, de se questionner autour des stéréotypes qu’on possède et de remettre en question la façon dont on pense cela collectivement », conclut Louis Muller Prokob.
