Grands projets
Plusieurs chantiers entrainent des difficultés de déplacement. Pouvez-vous nous dire jusqu’à quand ?
Bruno Bernard : C’est vrai qu’il y a rarement eu autant de chantiers en même temps. Trois lignes de tramway, T10, T9 et T6, une ligne de bus dans l’Est lyonnais et des Voies lyonnaises sont en construction. Il y a aussi des travaux sur les réseaux de chaleur ou sur les canalisations d’eau qui ont besoin d’entretien. Cela crée des désagréments pour les habitantes et habitants qu’ils soient à pied ou en voiture, mais aussi pour les commerçants des zones concernées. Nous essayons de tenir les délais, de coordonner les chantiers entre eux et d’avoir une information efficace pour que la gêne soit la moins forte possible. Mais il faut encore être patient, car les travaux vont se poursuivre en 2025. D’un point de vue économique, ces chantiers représentent des contrats importants pour nos entreprises, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Surtout, ces aménagements sont le reflet d’une volonté politique très forte d’améliorer la ville et les mobilités et, plus généralement, le quotidien des habitants.
Quels seront les temps forts de 2025 ?
B.B. : Tout d’abord l’arrivée des Vélo’v électriques fin janvier. Ces 2 500 vélos électriques qui permettront de monter les collines vont donner un second souffle à ce service exceptionnel, qui fête d’ailleurs ses 20 ans cette année. Sur la Presqu’île, nous aurons également une étape importante en juin avec la reconfiguration du réseau des bus et la piétonnisation de la rue de la République. Juin, c’est aussi le mois de lancement des navettes fluviales sur la Saône, de quoi encore faciliter les déplacements des Grandes Lyonnaises et Grands Lyonnais. Quant à la livraison de la place Béraudier devant la gare de la Part-Dieu, elle est prévue au printemps.
Pouvez-vous citer d’autres projets ?
B.B. : Je pense à la réhabilitation des quais de Neuville-sur-Saône qui débute en juin ou encore à la livraison de trois nouvelles stations de tramway à Chassieu (ligne T5), Décines et Meyzieu (ligne T3).
La mise en place de la tarification solidaire et environnementale sur l’eau potable, depuis le 1er janvier, est une mesure qui concerne bon nombre de personnes, puisque les douze premiers mètres cubes seront gratuits pour tous les abonnés.
La nouvelle tarification, comment ça marche ?
À Lyon et Villeurbanne, les loyers ont baissé.
Quelle sont les réalisations dont vous êtes particulièrement fier ?
B.B. : Ce qui fait avancer les choses ce sont des politiques publiques innovantes. Prenons, par exemple, les bornes à compost. Les habitantes et habitants de la métropole peuvent déposer leurs déchets alimentaires juste à côté de chez eux. C’est simple et ça fonctionne. On a dépassé les 10 000 tonnes de compost, ce qui va permettre à l’agriculture et à nos parcs et jardins d’avoir un engrais naturel.
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S’adapter au changement climatique permettra d’améliorer la qualité de vie.
Diriez-vous que les Freevélo’v sont aussi une mesure innovante ?
B.B. : Effectivement, depuis 2021 ce sont 6 000 étudiantes, étudiants et jeunes en insertion qui ont bénéficié de ce prêt gratuit de vélos remis en état par des personnes en insertion. Ces deux dispositifs sont représentatifs de ce que nous souhaitons : agir pour favoriser la transition énergétique mais aussi le pouvoir d’achat et, en même temps, faire marcher l’économie locale et l’insertion.
Et puis je n’oublie pas la végétalisation de nos villes. Cet hiver, nous plantons encore plus de 60 000 arbres et arbustes sur la métropole, ce qui portera à plus de 200 000 le nombre de plantations au cours du mandat.
La Métropole de Lyon est au cœur du quotidien des habitants.
Vivre dans la métropole en 2025
La question du pouvoir d’achat reste au centre des préoccupations des habitantes et des habitants. Que peut faire la Métropole ?
B.B. : En matière de logement, l’encadrement des loyers à Lyon et Villeurbanne produit ses effets et les loyers ont baissé. Le développement du Bail réel solidaire (BRS) permet à des primo-accédants d’acheter un appartement dont le prix est divisé par deux. Le dispositif Écoréno’v qui aide à l’isolation des logements a permis de réduire les factures des habitants. Et le développement massif des réseaux de chaleur donne l’assurance aux consommateurs de tarifs stables.
Je citerais aussi les mobilités. Chaque fois que nous permettons à un habitant de se déplacer autrement qu’avec sa voiture, en transports en commun, à vélo ou en covoiturage, ce sont des baisses de coûts très importantes pour lui. À noter qu’une partie des usagers bénéficie d’abonnements gratuits ou à tarifs réduits.
Enfin, les ménages les plus précaires recevront un versement solidaire annuel grâce à la nouvelle tarification sur l’eau potable (115 000 foyers concernés). Et près de 4 000 jeunes ont été aidés grâce au Revenu solidarité jeunes (RSJ) depuis 2021.
Deux nouveaux festivals ont été créés en 2024, celui du vélo et le Miam festival. L’ouverture des Grandes Locos a aussi été un temps fort. Quelle est la place de la culture dans votre mandat ?
B.B. : Ce site au passé industriel fort, très bien situé à proximité du métro d’Oullins est une réussite pleine et entière. Il est devenu le nouveau lieu totem de la culture accueillant déjà Nuits Sonores, les Biennales de la danse et d’art contemporain, le Lyon Street Food Festival…
Nous avons besoin de culture, partout sur le territoire. C’est pour cela que nous portons une politique culturelle large de diffusion sur l’ensemble des communes et que nous allons continuer à le faire.
Les Grandes Locos, nouvelle destination culturelle de la métropole

La Métropole de Lyon fête cette année ses dix ans. En quoi a‑t‑elle amélioré notre quotidien ?
B.B. : La Métropole de Lyon s’occupe de tout ce qui touche à la vie des habitants au quotidien : l’eau du robinet, le ramassage des déchets, la voirie, le chauffage urbain, les transports en commun… et elle porte aussi des politiques sociales d’accompagnement. C’est unique en France. Toutes ces compétences nous permettent d’être plus efficaces et d’avoir plus de moyens pour mener nos politiques publiques. Nous sommes par exemple les premiers à avoir mis en place le RSJ (Revenu solidarité jeunes). L’élection des conseillères et conseillers métropolitains au suffrage direct renforce également la démocratie locale.
Quel devra être le modèle des grandes métropoles de demain comme celle de Lyon ?
B.B. : Si on veut pérenniser l’attractivité du territoire, il faut améliorer la qualité de vie des habitants. Cela passe donc par l’adaptation au changement climatique, pour que les pics de canicules soient supportables ou pour que les inondations comme celles qui ont frappé Givors en octobre soient limitées. Nous sommes d’ailleurs en train de travailler sur ce sujet avec la Convention métropolitaine pour le climat qui doit rendre ses travaux prochainement. Elle est composée de citoyens de tous milieux sociaux, de toutes classes d’âges et de tout le territoire. Je suis convaincu qu’ils auront des propositions pertinentes que nous pourrons appliquer.