L’eau commence à manquer, même en France. Et ça va s'accentuer dans les années à venir. Partout, elle devient une ressource de plus en plus rare à préserver. Bien sûr, on le savait. Mais pendant le printemps-été 2022, on l’a vécu. La Métropole de Lyon n'a pas attendu cet électrochoc pour anticiper et protéger cet élément naturel. Voici 3 actions phares en la matière.
1. Une régie publique de l’eau en 2023
Le 1er janvier 2023, la gestion de l’eau potable passera en régie publique avec la création d'Eau publique du Grand Lyon. Ce service était jusqu’ici délégué à Véolia, une entreprise privée.
Qu’est-ce que ça change ?
- Maîtriser tout le cycle de l’eau. La Métropole de Lyon gérait déjà le traitement des eaux usées, la collecte des eaux de pluie et la restauration des cours d'eau, ce que l'on appelle "les milieux aquatiques". Elle aura maintenant la main sur le cycle complet de l’eau en gérant aussi la production (captage et traitement) et la distribution. Concrètement, ça facilite les choses pour intervenir aussi bien sur la qualité que sur la quantité. Pour s'assurer de prélever l'eau de façon durable, de l'utiliser sobrement et de la retourner à l’environnement sans polluer.
- Garantir un accès juste à l'eau. La régie publique et la Métropole de Lyon vont travailler à la mise en place d’une tarification juste et qui préserve la ressource en eau. Pour proposer une tarification sociale par exemple. Mais aussi, pourquoi pas, pour moduler le tarif en fonction des usages. Les premiers m3, ceux que l’on utilise pour boire ou se laver, pourraient être moins chers que ceux utilisés pour remplir sa piscine ou laver sa voiture.
- Associer vraiment les habitantes et les habitants à la gestion de leur eau. Pendant le printemps 2022, une centaine d’animations autour de l’eau ont été proposés dans le cadre de la démarche EauFuturE. À l’automne 2022, en lien avec les habitants et les associations, nous construisons ensemble la gouvernance de la régie, pour garantir le droit à l’eau potable pour toutes et tous.
8 bonnes raisons de créer une régie publique
twitter.com/Anne_Grosperrin/status/1569737053386035200
2. Rendre la ville perméable
Dans une ville couverte de bitume, quand il pleut, l’eau est dirigée vers les égouts. Elle y rejoint les eaux usées. Et en cas de grosse pluie, ça déborde, ce qui entraîne inondations et pollutions. À l’inverse, la ville perméable permet à la pluie de s’infiltrer dans le sol pour alimenter les végétaux et les nappes souterraines.
Dans ce domaine, la Métropole de Lyon est à l’avant-garde. Son plan « ville perméable » libèrera 400 hectares de bitume d’ici 2026. Il sera remplacé par des revêtements poreux, des plantations en pleine terre, des bassins d’infiltration, des boisements en ville… Ces techniques sont appliquées dans tous les nouveaux projets urbains. La pluie redevient ainsi une ressource qui soutient la biodiversité et les îlots de fraicheur !
Traduction concrète
- La Métropole de Lyon expérimente des « arbres de pluie » rue Vauban et rue Juliette Récamier dans le 6e. Derrière ce joli nom, se cache une solution naturelle d’une efficacité redoutable : l’espace agrandi au pied des arbres facilite le chemin de l’eau dans la terre pour capter jusqu’à 9 m3 d’eau lors de fortes pluies.
- La Métropole ambitionne de rendre les 250 km des futures Voies Lyonnaises perméables : soit par la mise en place de revêtements poreux, soit par la création de bandes végétales qui absorberont l’eau.
- La Métropole de Lyon et l’Agence de l’eau ont consacré 1,5 million d’euros en 2021 et 2022 à la désimperméabilisation de 5 collèges à Villeurbanne, Rillieux-la-Pape, Meyzieu, Pierre-Bénite et Lyon 3. 3 300 m2 ont ainsi été rendus perméables dans le collège Alphonse-de-Lamartine à Villeurbanne.
Le saviez-vous ?
La Métropole de Lyon est l’un des 10 sites pilotes retenus au sein du projet européen Life ARTISAN, qui vise à démontrer l’efficacité des solutions fondées sur la nature pour s’adapter au changement climatique. Les arbres de pluie plantés à Lyon font partie des premiers tests menés dans le cadre du projet.

3. 40 millions d'euros pour réduire les pollutions et les prélèvements
Dans le cadre d'un contrat signé avec l’Agence de l’eau et 21 partenaires locaux en septembre 2022, la Métropole de Lyon a identifié 29 actions pour améliorer la qualité de l’eau dans des endroits particulièrement sensibles et réduire les prélèvements d’eau dans le milieu.
Par exemple ?
- En travaillant directement avec les agriculteurs dont les terres sont proches des zones de captage d’eau potable. L’enjeu ? Réussir à limiter au maximum les pollutions chroniques aux pesticides et aux nitrates. La méthode ? Accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
- En consacrant près de 19 millions d’euros à la modernisation de la station d’épuration de Pierre-Bénite et Meyzieu. Mais aussi en prévoyant 3 millions d’euros pour la réhabilitation des réseaux d’eaux usées. Objectif : réduire les rejets polluants, notamment lors des pluies.
